Dans la majorité des cités et quartiers à forte densité de populations, de nombreux habitants sont confrontés à des risques latents d'écroulement de leur habitation. C'est le cas pour les 13 familles de la cité Driss Amar n° 24/22 plus connue sous l'appellation de Bormet El Gaz, un quartier datant des lendemains de l'occupation française. D'autres risques sont latents. Ils pourraient entraîner mort d'homme au contact de ces hommes, femmes et enfants en bas âge. Tous vivent quotidiennement au contact des eaux usées et des odeurs nauséabondes générées par des bouches d'évacuation éventrées. Aux maladies à transmission hydrique, dont sont victimes plusieurs enfants, s'ajoutent les cas d'asthme sévère de plus en plus fréquent. En l'absence de toute hygiène et salubrité publiques, outre les maladies à transmission hydrique et l'asthme, d'autres pathologies ont surgi ces dernières années. Si ces habitants appréhendent déjà l'arrivée de l'hiver et les inondations jusqu'à l'intérieur de leur masure, les risques de mort par électrocution sont latents. C'est une situation similaire que vivent les 140 habitants du bidonville de Chaïba, situé sur les hauteurs de la commune de Sidi Amar. Pour éviter de revivre les problèmes générés par les intempéries de l'hiver 2003, ces habitants se sont rassemblés pacifiquement à l'intérieur de l'enceinte du siège de l'APC. Ils revendiquaient l'attribution avant le début du Ramadhan et de l'hiver des logements non achevés implantés sur leur lieu d'habitation. « Nous ne pouvons plus vivre avec la peur au ventre à chaque souffle de vent violent ou orage. Nos enfants sont constamment malades. L'insécurité est notre compagnon de tous les jours », ont déclaré plusieurs d'entre eux qui ont dénoncé la passivité des autorités locales face à leur situation. Ce sont ces mêmes autorités que dénoncent également 3 autres familles du 2, rue Ibn Badis. Expulsées par décision de justice de leurs habitations respectives, ces familles « logent » à la belle étoile dans une totale indifférence. « Qu'attendent-ils de nous ? Que nous nous empoisonnions tous, hommes, femmes et enfants. Sommes-nous des citoyens à part entière dans ce pays, ou sommes-nous des renégats ? Qu'avons-nous fait pour mériter pareil sort après avoir vécu dans ces logements durant plusieurs décennies ? », s'est interrogé Abdallah Bendridi. Depuis leur expulsion le 18 septembre 2004, ces 3 familles vivent jour et nuit dans le couloir de l'immeuble d'où elles ont été expulsées.