Le ministre de la Jeunesse et des Sports a annoncé hier, lors de l'émission « Questions de l'heure » de la Chaîne III de la radio nationale, que l'Etat renforcera son contrôle sur l'utilisation des budgets alloués aux différentes fédérations sportives. Il a reconnu que ce contrôle est défaillant. « Il est normal que celui qui paie contrôle. Il n'est plus question de laisser agir ceux qui viennent mouiller le pain dans la gamelle. Nous voulons travailler avec ceux qui enrichissent le sport, pas avec ceux qui s'enrichissent du sport », a-t-il dit. Selon lui, les fédérations, à travers les nouvelles dispositions de la loi sur l'éducation sportive, peuvent varier leur source de financement. Il a laissé entendre que l'apport budgétaire de l'Etat sera, à l'avenir, lié au nombre de licenciés et aux résultats obtenus. « Les clubs sportifs ne sont pas des entreprises publiques. Ils doivent se débrouiller pour trouver les finances. Et puis je peux vous dire que dorénavant rien ne sera gratuit. Le sport est un spectacle. On doit payer pour y assister », a-t-il déclaré. Il a cité, pour l'exemple, les manifestations des Xes Jeux sportifs arabes (JSA). Des jeux qui ont nécessité le déblocage de 6,5 milliards de dinars. « Nous devions mettre le prix. L'Algérie sort d'une période où aucune organisation de ce genre de manifestation n'était possible », a-t-il fait remarquer. Ziari a reconnu la « mauvaise » programmation des JSA après les jeux Olympiques. « Nous n'avions pas le choix puisque les jeux, prévus en 2003, avaient été reportés à cause du séisme du 21 mai 2003 », a-t-il précisé. Selon M. Ziari, les résultats des JSA relativisent les mauvaises performances des joutes d'Athènes. « J'ai prévu ces résultats », dira-t-il. Il a, dans la foulée, rendu hommage aux nageurs, dont Salim Iliès. En termes de chiffres, il a annoncé que 206 milliards de dinars ont été dégagés par l'Etat pour la préparation des sportifs algériens aux jeux Olympiques. Plus de 40% de ce montant ont été orientés vers le football. Cela n'a visiblement servi à rien puisque l'équipe olympique n'a même pas pu se qualifier à Athènes. Invité à évaluer l'action de l'actuelle Fédération algérienne de football (FAF), le ministre a qualifié les résultats sportifs de mauvais. Le ministre est favorable au renouvellement des structures de cette fédération, mais ajoutera qu'il appartient à l'assemblée générale d'en décider. Cependant, M. Ziari a averti : « Aucun ne nous imposera sa loi. » Il a indiqué que l'Etat veillera au respect des textes et du règlement. Le temps est venu, selon lui, d'écarter tous ceux qui n'ont rien à voir avec le football. Depuis quelques jours, la course à la succession de Raouraoua à la tête de la FAF est déjà ouverte. Le dernier à s'afficher est l'ancien entraîneur de l'EN, Mahieddine Khalef. Revenant sur l'épisode malheureux de Annaba (défaite de l'équipe nationale devant celle du Gabon), M. Ziari a déclaré n'avoir jamais rejeté la responsabilité sur quiconque. Le départ de Waseige était, à ses yeux, inévitable, puisque l'entraîneur est le premier concerné par les résultats du groupe qu'il dirige. Les contre-performances de l'EN sont, selon lui, le reflet de ce qui existe au niveau des clubs à l'échelle locale. M. Ziari fait confiance à Fergani et lui donne six mois pour remonter la pente. Le ministre a plaidé pour une politique de « détection » de talents footballistiques. Sur un autre chapitre, il a parlé du lancement bientôt de trois autres lycées sportifs (celui de Draria est le seul qui existe) à Oran, Ouargla et Constantine. « Il faut que ceux qui ont des talents et des aptitudes soient pris en charge au niveau de ces lycées. La mission de ces établissements ne doit pas être dénaturée », a-t-il averti. M. Ziari a reconnu qu'en Algérie on n'est pas encore arrivé au stade pour évoquer l'existence d'universités sportives. « Cela dit, les universités sont obligées d'assurer la pratique sportive aux étudiants », a-t-il déclaré.