Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Seyoum Mesfin, a indiqué, hier à Alger, avoir évoqué la crise somalienne avec le président Bouteflika, à qui il a remis un message écrit du chef de l'Etat éthiopien. Un message dont il ne révélera toutefois pas la teneur. « J'ai eu le privilège et le plaisir de transmettre un message écrit du président éthiopien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika », a-t-il déclaré à la presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat. Seyoum Mesfin, arrivé mardi à Alger, a enchaîné en disant avoir abordé avec M. Bouteflika l'évolution de la situation en Somalie et les relations bilatérales entre l'Algérie et l'Ethiopie. « Nous avons (…) parlé des problèmes relatifs au Moyen-Orient, et j'ai eu moi-même le privilège d'écouter et de bénéficier des conseils et avis du président Bouteflika sur l'ensemble des points abordés, plus particulièrement la question somalienne et la possibilité d'aller de l'avant et de faire des progrès dans cette région de l'Afrique », a souligné l'envoyé spécial du président éthiopien. M. Mesfin a précisé, en outre, avoir évoqué avec le chef de l'Etat « la nécessité d'élaborer une position africaine commune » et « la portée de cette position sur les relations avec les pays arabes ». Ce n'est pas la première fois que l'Ethiopie sollicite les conseils de l'Algérie, un pays connu pour avoir une assez bonne connaissance du dossier de la Corne de l'Afrique. Le gouvernement algérien a, rappelle-t-on, joué un rôle de premier plan dans le règlement du conflit armé qui a opposé l'Ethiopie à l'Erythrée de 1998 à 2000. Les deux pays ont d'ailleurs signé un accord de paix, le 18 juin de la même année, à Alger. Au chapitre de la crise somalienne, il est à signaler, justement, que le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui a engagé son armée en Somalie contre les forces des tribunaux islamiques, a réitéré, mardi, son appel en faveur d'un « déploiement d'une force de stabilisation en Somalie ». Par ailleurs, un haut responsable de l'Union africaine a indiqué, lundi, que les premières troupes d'une force de paix africaine devraient se déployer « avant la fin janvier » dans ce pays, précisant que « le premier contingent de soldats sera fourni par l'Ouganda ». Ce responsable a mentionné aussi que « le mandat initial de la force, en accord avec le président somalien, sera de six mois, le temps pour les institutions de transition d'être à même de gérer seules le pays ».