Le crime organisé n'est plus seulement le fait du trafic de drogue, un trafic qui a d'ailleurs grandement évolué dans son modus operandi comme dans ses moyens pour certains ultra sophistiqués. Il concerne tout autant l'immigration que l'émigration clandestines ainsi que le trafic sur les marchandises puisque eux aussi relèvent désormais de réseaux et non plus d'individus isolés. C'est le constat que vient d'établir le groupement de gendarmerie nationale lors d'un point de presse autour du bilan de ses activités au cours de l'année écoulée. A cet égard, de consistants moyens de lutte ont été mis en œuvre pour effectuer des traques quotidiennes. En effet, outre les moyens classiques qui ont été renforcés, des hélicoptères ont été mis à contribution pour sillonner le territoire par voie aérienne alors que l'ANP a participé à des opérations de battues sur les massifs forestiers. Concernant le trafic de stupéfiants, du fait de la lutte qui lui est opposée, il a vu disparaître le trafiquant isolé qui se rendait à Maghnia pour l'achat de petites quantités et les écouler à Oran ou à Témouchent. Ainsi, il a été enregistré 39 affaires pour 1 807kg contre 1 170 en 2005. Elles ont impliqué 57 individus dont 42 étaient sans profession. Pour le reste du trafic en tous genres, 90 affaires ont mis en cause 195 personnes dont 35 femmes. Le volume de la marchandise saisie s'élève à 13 125 283 DA. Une nouveauté a été remarquée dans ce trafic qui s'est ouvert à la pièce détachée pour véhicules. Emigration clandestine Concernant l'émigration clandestine, 245 harraga ont été empêchés de réaliser la traversée de la Méditerranée. Il ressort que si en 2005 l'essentiel des candidats à l'émigration étaient des Témouchentois, le phénomène a pris de l'ampleur en 2006 avec des personnes venant de l'intérieur du pays et pris en charge par des réseaux qui se sont constitués en réponse à la demande. A cet égard, un des lieux vers lesquels convergeait la demande, un café en l'occurrence, a été fermé à Béni Saf pour une année en guise de représailles. Quant à l'immigration clandestine, si celle des pays de l'Afrique subsaharienne a chuté, celle des Marocains a significativement augmenté, soit 202 constituant 90% de l'immigration. Comparativement à 2005, sur les 111 immigrants clandestins, 52 étaient sujets de sa majesté M6. Il s'agit d'une main d'œuvre spécialisée dans les travaux de finition. Convoyée principalement de Fès et de Marrakech où ce type de main d'œuvre existe en nombre, elle est acheminée à Oran.