L'annonce officielle faite, le 10 mars dernier par l'AADL concernant la « livraison immédiate » de 364 logements à la cité Mokhtar Zerhouni (ex-les Bananiers bis) de Mohammadia, a provoqué la colère d'une partie des souscripteurs. Annoncée après le rassemblement des bénéficiaires le 9 mars devant le siège de la maison de la Presse Tahar Djaout, (pour dénoncer la non- distribution de ces mêmes logements), cette opération a été marquée par le changement de numérotation des bâtiments. Les postulants ont été, en effet, surpris de se trouver devant ce qui s'apparente à un fait accompli : les immeubles A5 et A7 (dont les travaux sont achevés) sont désormais baptisés C3 et A3 (encore sous travaux). En clair, les souscripteurs des deux premiers immeubles, à la lumière de ce « transfert », doivent encore attendre. Dans une déclaration rendue publique, les concernés relèvent que le site est constitué de 9 bâtiments qui portent des numéros, les mêmes portés sur les décisions de préaffectation remises par l'AADL aux postulants. « Les numéros ont disparu des façades des immeubles », constate un bénéficiaire. Ces derniers demandent aux hautes autorités leur intervention pour « une distribution juste et équitable » en fonction de ce qui a été préétabli, tout en s'estimant « victimes de malversations ». La question qui reste posée pour l'heure est de savoir pourquoi la numérotation a disparu et pourquoi l'AADL a procédé à ce transfert ? « Il y a eu une modification du plan de masse en 2003. L'AADL a commis l'erreur de publier des informations qui lui sont internes », a déclaré Mme. Bourenan, chargée de presse de l'AADL. La modification de ce plan, affirme un postulant, n'a été connue qu'à l'issue d'une réunion regroupant, une délégation des souscripteurs et Mme Bourenan. « Les demandeurs sont toujours inscrits au site les Bananiers bis », assure la chargée de presse. Les familles transférées aux bâtiments en chantiers devront ainsi patienter jusqu'en juillet prochain, date limite fixée par l'AADLpour la livraison de la totalité du programme de 2001. Par ailleurs, un « comité des souscripteurs AADL » (CSA), est né. Son bureau de coordination compte six membres. La création de ce collectif est intervenue après le rassemblement du 14 février dernier tenu par les souscripteurs devant le siège de l'AADL sis à Saïd Hamdine, commune de Bir Mourad Raïs. « L'un des objectifs assignés à ce bureau est de gérer les revendications dans le strict respect des engagements (...) Ce bureau se veut un porte-parole (des souscripteurs), afin d'apporter des éléments concrets accordés aux engagements contractés par les parties concernées et au respect des dispositions arrêtées lors du lancement de l'opération », écrit le bureau dans une correspondance adressée pour information le 24 février, au directeur général de l'AADL, tout en demandant que ses membres soient reçus en audience « dans les meilleurs délais possibles ». Selon le coordinateur de ce bureau M. Lazhar, la direction de l'agence a déjà affiché une fin de non-recevoir arguant le fait que le collectif n'est pas agréé par les services de la wilaya. « Nous ne sommes pas une association pour qu'on exige de nous un agrément », se défend le coordinateur. Selon ce dernier, le collectif prévoit l'organisation d'un rassemblement devant le siège du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Les souscripteurs, apprend-on, comptent demander l'ouverture d'une enquête sur la « distribution des logements AADL » et sur le retard mis dans la réalisation des programmes 2001 et 2002, initialement prévue entre 18 à 24 mois. La date de ce sit-in sera connue ultérieurement.