Dans quelques jours, les 388 logements Agence algérienne du développement du logement (AADL), implantés sur le site Zaâfrania, devraient être occupés par leurs attributaires. Ainsi, les multiples appels à la prudence et à la nécessité de mettre en place des renforcements de l'assiette de terrain et, les 11 correspondances portant sur l'instabilité du sol adressées par les responsables du bureau d'études n'ont pas été prises en considération. Ces appels à la prudence avaient été renforcés par la déclaration faite sur le site même par un cadre du bureau d'études chargé de ce projet au wali de Annaba : « Bien avant le lancement du projet des 388 logements AADL, Zaâfrania nous avons attiré l'attention des responsables concernés sur l'instabilité du sol. Nous avons réitéré notre mise en garde plusieurs fois, en vain. » Selon des experts en étude des sols, même si les concepteurs du projet ont mis en place des murs de soutènement, le risque de glissement voire l'effondrement persistera toujours. « Il suffirait d'un glissement de terrain ou de la moindre petite secousse tellurique pour que les bâtiments s'écroulent comme un château de cartes. Particulièrement le n°3 haut de 16 étages », a estimé un de ces experts. Situé en flanc de montage au lieudit Colline rose, le site Zaâfrania prévu pour l'implantation d'habitations individuelles avait été affecté à l'AADL. Il devait recevoir un des projets liés au programme quinquennal de logements collectifs. Quelques semaines à peine après leur lancement en 2004, les travaux avaient dû être suspendus. Ils reprendront plusieurs mois après. Du côté de l'ancien comme du nouveau collège de l'AADL, on ne ratait pas une occasion pour minimiser ces risques. Pour bien se faire comprendre, il avait affirmé que toutes les dispositions avaient été prises pour la mise en place de murs de soutènement. A la veille de ces attributions, la réponse est venue du lycée Zaâfrania. Situé sur le même site de Zaâfrania, au piémont de l'Edough, cet établissement scolaire a ouvert ses portes en octobre 2006. L'affaissement d'une partie de la loge de gardiennage prouve que l'appréhension du bureau d'études est avérée. Le refus du wali de se rendre sur ce site lors d'une de ses sorties de travail et d'inspection des projets de construction de logements est une preuve supplémentaire du gros problème que posent les 388 Logements de Zaâfrania. « Je suis attributaire d'un logement sur le site Zaâfrania. Je n'appréhende nullement un quelconque problème. Nous avons eu toutes les garanties pour occuper un logement répondant aux normes d'habitation. Sans être fataliste, je n'ai pas le choix », déclare Abdelwaheb N., impatient de prendre possession de son F3. En tout cas, la majorité des attributaires ne prennent nullement en considération ce qui se dit ça et là. Pour bon nombre d'entre eux, des structures de l'Etat veillent au respect de la réglementation en matière de construction. De ce fait, il n'y a pas lieu de « s'inquiéter ».