Mercredi dernier, l'une des plus radicale organisation estudiantine que compte l'université algérienne, en l'occurrence l'UGEL, apparentée au MSP, organisait un sit-in avec arrêt de cours à la faculté des arts et des lettres. Comme à l'accoutumée, les délégués de cette organisation iront chercher les étudiants dans les amphi, d'où ils les feront sortir avec force arguments. Mais, c'était sans compter avec la pugnacité de deux enseignants qui s'opposeront, à la régulière, à cette opération devenue malheureusement coutumière de l'Université algérienne en général et de celle de Mostaganem en particulier. Alors que la grande majorité de leurs collègues ne fera que constater les dégâts, ils se trouvera ces deux enseignants pour faire obstacle à l'opération d'intimidation orchestrée de manière musclée par des étudiants d'apparat. Ni les vociférations des uns, ni les formules sournoises des autres ne parviendront à faire fléchir ces professeurs. Mais, c'est incontestablement l'intervention dynamique de Zine El Abidine Kaddous, un étudiant d'un âge certain, qui apparemment tenait absolument à assister au cours pour lequel il aurait fait quelques sacrifices, qui, en s'interposant de manière démocratique, entraînera dans son sillage ses collègues plus jeunes et moins aguerris. Tension Rapidement, alors que la tension était de plus en plus perceptible chez les « Ugelistes », le déclic commencera à faire son effet chez la majorité des étudiantes qui finiront par adhérer aux arguments de leur enseignant. Ce qui fera monter la tension d'un cran. En effet, s'apercevant qu'ils perdaient la partie, les grévistes tenteront carrément de bloquer l'accès à l'amphi. Ce qui ne sera pas du goût des étudiantes qui forceront le passage, aidées en cela par ce collègue plus chevronné. Telle une vague, les étudiantes déferleront dans l'amphi où elles seront rejointes par l'enseignant et une cohorte de grévistes. Même votre serviteur n'échappera pas à la bousculade et à une tentative d'intimidation d'un trublion à la barbe balbutiante et au verbe tranchant. S'en suivra un discours pathétique et laudateur d'un délégué qui ne recevra en retour que dédains et sarcasmes de la part des étudiantes. Après plus de 35 minutes de palabres, l'enseignant Larbi Djerradi fera une brève citation de Jean Paul Sartre sur la liberté et la démocratie qui aura pour effet de souder derrière lui l'ensemble des étudiants. Las et vaincus par la magie du verbe et la force de l'engagement, les délégués « Ugélistes » finiront par abdiquer et se retirer. Le cours pourra enfin démarrer. Une belle bataille qui se sera déroulée en l'absence de toute autre autorité que celle des enseignants. Déçus et battus, les adhérents de l'UBEL s'en iront parader en une procession disparate face au rectorat, scandant des slogans où même les simples gardiens n'échapperont pas à l'invective. Il se raconte qu'en haut lieu, lorsqu'un professeur demande à voir un responsable, il subira souvent l'humiliation de la salle d'attente pendant qu'un délégué « Ugel » peut rentrer sans rendez-vous. Cela se passe également ainsi dans nombre d'universités et de centres universitaires. D'ailleurs, au niveau de l'université centrale, les adhérents de l'AREN bloqueront l'accès pendant plusieurs jours, empêchant enseignants et étudiants d'accéder au campus.