Ils se plaignent du sempiternel problème de l'hébergement. Décidément, l'université algérienne ne va pas en finir avec les moult tribulations qui la secouent de toutes parts. A peine un foyer de haute tension s'apaise qu'un autre prend naissance. Hier c'était au tour de l'Union générale estudiantine libre (Ugel) de monter au créneau pour protester contre «le mépris affiché» à leur égard par la tutelle. Un sit-in regroupant quelques étudiants a été observé au niveau de la faculté de droit de Ben Aknoun. Les causes de cette colère sont aussi vieilles que l'université algérienne. Les étudiants de la faculté de droit parlent du sempiternel problème de l'hébergement, de manque de places pédagogiques, d'absence quasi totale d'infrastructures de base, ainsi que d'une longue série d'embûches auxquelles font face les 22.000 étudiants que compte cette faculté. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'Union générale estudiantine libre fait état de la situation délicate des étudiantes affectées vers la résidence universitaire de Ouled Fayet et de Sidi Abdallah. «Les 30 étudiantes affectées vers les chalets de Ouled Fayet vivent l'insécurité en permanence. A ce jour, aucune mesure n'a été prise par le ministère. Pire, les étudiantes à qui on a attribué des chambres au niveau de la résidence universitaire de Sidi Abdallah, sont loin de la fin de leur calvaire», l'établissement en question étant encore en pleins travaux de réfection. Pourtant le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, a, lors d'une rencontre interministérielle organisée en septembre dernier, affirmé que la résidence de Sidi Abdallah sera prête au début du mois en cours. Mais les étudiantes affectées à cette résidence affirment que les travaux ne sont pas finis. «Toutes nos structures se sont organisées sous le même mot d'ordre, à savoir la poursuite du mouvement de protestation. Nous avons saisi par écrit le ministère de l'Enseignement supérieur et le recteur, mais nos requêtes sont restées lettre morte. Pis encore, ces responsables ne cessent de fuir en avant», lit-on, dans le communiqué adressé à notre rédaction. Par ailleurs, l'Union générale estudiantine libre compte élargir son mouvement de protestation en dehors de la capitale pour atteindre les universités de Boumerdès et de Bouira. D'ailleurs, «plusieurs facultés seront paralysées à partir de demain.» Pour le moment, les deux protagonistes, l'Ugel et la tutelle, restent campés sur leurs positions respectives. Les responsables de cette organisation estudiantine comptent lancer un mouvement de grève illimitée dès la fin de ce mois de jeûne. Ainsi, à l'entame de l'année universitaire, une panoplie de problèmes refait surface. L'université algérienne arrivera-t-elle un jour à sortir de son marasme?