Un imposant cordon de sécurité a pris position, hier, au niveau du carrefour attenant à l'université d'Es-Sénia où des affrontements entre les membres de l'Ugel et les étudiants appartenant à des organisations estudiantines rivales ont fait 7 blessés parmi les étudiants hostiles aux élections des comités des cités universitaires. Par ailleurs, 28 étudiants ont été arrêtés à l'intérieur de l'Enset pour “trouble à l'ordre public et attroupement illégal”. Cette intervention de la police a immédiatement donné lieu à des échauffourées entre les étudiants affiliés à l'Ugel, une organisation proche du MSP, et ceux de l'Onea, de l'Aren et de l'Ugea qui réclament le report pur et simple des élections. Devant l'intransigeance des étudiants, la tension est montée d'un cran après la tentative avortée des membres de l'Ugel d'investir la cité des 2000-Lits mitoyenne à l'Enset. Sur le campus de l'université, des étudiants déployaient des banderoles demandant la traduction des directeurs des cités devant la justice. Les organisations estudiantines de l'Onea, de l'Aren et de l'Ugea accusent ouvertement les directeurs des 11 cités universitaires “d'être de connivence avec l'Union générale des étudiants libres (Ugel) pour contrôler la gestion des œuvres universitaires”. Selon les représentants des organisations estudiantines démocrates “l'Ugel se permet même le luxe de financer les activités du MSP n'ayant aucune relation avec le milieu universitaire, en puisant dans l'argent de l'Onou avec la bénédiction des directeurs des cités”. Devant ce constat amer, les étudiants avaient usé de moyens pour faire aboutir leurs revendications estudiantines. Des piquets de grève ont été notamment ponctués par des protestations et plusieurs mouvements de débrayage et de sit-in demandant l'éviction des directeurs dont la gestion est décriée par des milliers d'étudiants. En outre, des syndicalistes de l'enseignement ont condamné, hier, les “pratiques outrancières et moyenâgeuses dont usent les membres de l'Ugel pour parvenir à leurs fins”. Refusant d'être les otages d'une poignée d'étudiants au service de cercles occultes, les travailleurs ont décidé de joindre leurs voix à celles des “étudiants démocrates pour faire barrage aux visées de l'Ugel et de certains responsables à l'échelle locale et nationale”. Jusqu'à hier, la situation était tout particulièrement tendue à l'université d'Es-Sénia qui connaît sa plus grande flambée de violence depuis la dernière manifestation contre les directeurs des résidences universitaires. B. G.