Le coût des pensions des retraites des salariés a atteint en 2006 plus de 16 milliards de dinars. C'est ce qu'a indiqué M. Beldjoudi, directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), hier au forum d'El Moudjahid. Invité à un débat sur le système algérien des retraites, le premier responsable de la CNR a affirmé que ce système était confronté, il y a quelques années, à de sérieux problèmes financiers dus à la faiblesse du taux de cotisation qui n'était que de l'ordre de 7% (rehaussé aujourd'hui à 17%) et aux départs anticipés des travailleurs dans le cadre du programme d'ajustement structurel de l'économie nationale. Actuellement, l'organisme en question semble avoir retrouvé sa bonne santé financière. Son directeur général n'a signalé aucun déficit, mais a refusé d'indiquer le montant des recettes engrangées par la CNR grâce au recouvrement des cotisations. La CNR a-t-elle surmonté les problèmes de déficit des années de vaches maigres pour devenir aujourd'hui excédentaire ? En tout état de cause, M. Beldjoudi dresse des perspectives favorables pour les années à venir et avance comme motif les milliers d'emplois que l'Etat entend créer et leur impact positif sur les cotisations. La consolidation des capacités financières de la caisse passe d'ailleurs, aux yeux de ce responsable, principalement par le renforcement du système de recouvrement des cotisations, même si la création d'un fonds national de réserve des retraites (FNRR), décidée par le président de la République, permettra également de garantir la solvabilité et la pérennité de la CNR. Une caisse autonome de recouvrement des cotisations sera mise en place prochainement, a annoncé à ce propos le DG de la CNR. Le représentant de la Fédération nationale des travailleurs retraités (UGTA) a estimé, pour sa part, que la CNR accuse un manque à gagner énorme du fait de la non-déclaration des travailleurs, un phénomène qui prend de l'ampleur et qui prive la caisse de ressources financières importantes. Selon lui, 2 millions de personnes travaillent au noir dans le secteur privé, mais aussi dans le secteur public où les salaires ne sont pas déclarés dans leur totalité.