Problématique n Comment s'assurer que les 1,7 million de personnes ne risquent pas, un jour, de subir une cessation de paiement ? C'est pour répondre principalement à ces deux questions qu'un débat a été lancé, hier, par des spécialistes lors du forum d'El Moudjahid. Mohamed Tahar Beldjoudi, directeur général de la CNR a commencé d'abord par annoncer une «bonne nouvelle» : une revalorisation des allocations de retraite sera effective dès la fin janvier et devra profiter à quelque 123 000 personnes, conformément à un barème fixé avec une majoration de 10 à 50 %. Cette opération concerne les retraités dont la pension mensuelle est inférieure à 7 000 DA. Celle-ci sera suivi du paiement des rappels (de juillet à décembre 2006), a ajouté M. Beldjoudi qui confirme que son organisme consacrera plus de 950 millions de dinars à cette opération. Pour assurer la pérennité de la caisse et les intérêts des retraités, Il reste cependant, selon le conférencier, à surmonter, à terme, des obstacles de taille : la situation précaire de l'emploi, le taux de cotisation sans cesse en baisse (chutant de 12 à 7% en quelques années seulement), l'espérance de vie qui dépasse les 74 ans, la baisse de fécondité et l'arrivée, dès 1997, de la retraite anticipée avec son lot de départs massifs autant de facteurs de nature à fragiliser sensiblement la caisse. «En 1986, la CNR avait 11 milliards de dinars de recettes, ce qui équivalait à 32 mois de pensions, aujourd'hui les fonds s'épuisent chaque jour davantage ; on arrive à peine à boucler le mois», annonce le premier responsable de la Caisse. Pour tenir ses engagements coûte que coûte, la CNR a, pour l'exercice 2006, dépensé 16 milliards de dinars. Jusqu'au 30 septembre 2006, ce pactole était réparti entre les 1,74 million de pensionnaires. La retraite du régime général concernait 581 000 personnes. 113 000 autres étaient classées dans la case de retraite sans condition d'âge alors que 767 000 personnes percevaient des allocations de réversion. Outre la gestion confortable des recettes, le fonds national de pension de retraite «garantit la pérennité et la stabilité de la caisse», s'est félicité l'intervenant qui n'omet pas, au passage, de signaler le «coup de pouce» de la loi de finances 2006 qui consacre 2% du produit de la fiscalité pétrolière aux pensions des retraites. Le directeur de la CNR annoncera aussi la réalisation d'une caisse autonome de recouvrement et de cotisation au courant de l'année 2007. Volet perspective, M. Beldjoudi admet que les mesures d'organisation, les signatures des conventions de branches, l'augmentation du Snmg et la création à l'horizon 2009 de deux millions d'emplois permettront, par un boom de cotisations, «un accroissement appréciable des recettes».