Jeudi, 10 h 25. Branle-bas de combat aux ports d'Arzew et de Béthioua. L'état d'alerte vient de passer du niveau « 1 » au niveau « 3 ». Un forcené menace de faire exploser une bombe à bord du méthanier Abbane Ramdane, accosté au poste M4 du port pétrolier de Béthioua. Le commandant du navire venait d'aviser le commissaire de la sécurité portuaire qui, à son tour, devant la gravité de la situation, entame la procédure d'urgence. Il obtient l'accord de sa tutelle, le ministère des Transports, pour décréter l'état d'alerte maximum au niveau des deux ports et à bord de tous les bateaux à quai ou en rade. Le Centre Directeur des Opérations d'Urgence (CDOU) prend en main la situation. Pour rappel, le CDOU, qui est chargé de la gestion des crises, a été installé il y a environ un mois. La police des frontières, les gardes côtes, la douane, la gendarmerie, la 9ème URS, les deux sûretés de daïra d'Arzew et de Béthioua ainsi que les services de sécurité et de sûreté interne des complexes de la plate-forme pétrochimique sont mobilisés pour faire face à cette conjoncture critique. L'auteur de cette menace à la bombe s'avère être un des membres de l'équipage de Abbane Ramdane qui, sujet à une dépression, avance des exigences d'ordre professionnel. Les responsables entament des négociations et font appel à une personne ayant des affinités avec cet individu. La personne sollicitée qu'on a fait venir d'Oran, parvient à le raisonner et à obtenir, aux environs de midi, sa reddition. On découvre, en fin de compte, que la bombe était factice. C'est ainsi qu'a pris fin le scénario concocté par les responsables de la sécurité portuaire pour tester leur dispositif d'intervention au cours de cet exercice de sûreté annuel. Un exercice qui rentre, rappelle-t-on, dans le cadre de l'ISPS code, le nouveau code international de sécurité maritime. On apprendra que même les navires étrangers se trouvant dans la zone ont participé à cet exercice en mettant en application les recommandations de l'ISPS code dans pareilles situations. De nombreux responsables, dont les PDG de l'Entreprise Portuaire d'Arzew, de la compagnie maritime HYPROC, de la Société de Transport des Hydrocarbures et des représentants du wali d'Oran, ont par ailleurs assisté au déroulement de cet exercice qui a pris fin à la mi-journée.