Des photos émises par les satellites algériens, Alsat I et II, ont démontré la présence de plaques importantes de produits pétrochimiques sur toute la surface des côtes, au large des pôles industriels d'Arzew et de Béthioua, entraînant dans leur sillage des effets néfastes sur la faune et la flore. Des quantités de produits chimiques sont ainsi déversées illégalement par les pétroliers et les méthaniers étrangers dans les eaux de ces deux ports reliés au complexe pétrochimique et gazier d'Arzew. Selon un membre de la commission de l'environnement de l'APW, des opérations de ballastage (dégazage) sont régulièrement effectuées par les pétroliers et les navires étrangers qui s'approvisionnent au terminal d'Arzew. « Avant de procéder au chargement des produits pétrochimiques, les grands pétroliers se débarrassent en toute illégalité de leur restant (cale) de pétrole et autres produits gaziers, occasionnant de ce fait la pollution des côtes marines », ajoute notre interlocuteur. Pourtant interdites par la législation algérienne et le droit maritime international, les opérations de ballastage ont fini par entraîner des dérégulations écologiques perceptibles au niveau des ports d'Arzew, de Béthioua et même de Mers El Hadjadj. Accumulation « Le plus grand danger auquel est confrontée la daïra d'Arzew réside dans l'accumulation, au fil des années, des produits pétrochimiques et gaziers qui stagnent dangereusement dans les eaux marines, provoquant la disparition prématurée de plusieurs espèces de poissons », ajoute encore notre interlocuteur. Selon un rapport élaboré conjointement par la commission du Centre national des techniques spatiales (CNTS) d'Arzew et la commission antipollution marine et atmosphérique relevant du ministère de tutelle, il est fait mention, dans les ports d'Arzew et de Béthioua, de grandes quantités de métaux lourds comme le mercure, le cuivre, le zinc et la manganèse. Les chiffres recueillis par ces organismes font peur. Sur la base de ces données, la pollution bactériologique présente dans les eaux marines correspond à 74 tonnes, soit plus de 500 bactéries dans 100 millilitres. Les responsables locaux et centraux sont conscients de cette situation qui exige des mesures drastiques pour éviter à l'eau de mer d'Arzew une toxicité accrue. Sur ce plan, nous apprenons la création d'une cellule multisectorielle (santé, environnement, communes côtières, wilaya, services de météorologie, chercheurs, spécialistes, scientifiques et ministère de tutelle) destinée à combattre le phénomène de la pollution marine qui frappe de plein fouet les côtes d'Arzew et de Béthioua. Dans un autre registre, nous apprenons la formation d'un comité ad hoc chargé de superviser les travaux de la dite cellule. Il procédera notamment à l'élaboration d'une unité de veille et d'un plan de surveillance des pétroliers étrangers qui enfreignent la loi sur la pollution marine.