Les conditions d'accueil où l'on éduque ces enfants handicapés dans cet établissement à l'abandon sont inacceptables. Il est inutile donc de s'interroger sur l'état de ces enfants malheureusement méprisés. Issus de familles démunies, ils doivent se débrouiller et prendre des risques pour se rendre en classe et pour déjeuner à midi. Certains n'ont même pas de quoi acheter une baguette de pain pour manger à leur faim. Selon nos sources au niveau du secteur sanitaire de Gouraya, le bilan annuel 2005-2006 de la santé scolaire fait ressortir des statistiques sans cesse en augmentation, puisque les médecins enregistrent 135 cas de troubles de langage chez les enfants scolarisés, 190 cas de troubles de comportement, alors que 564 enfants victimes de handicaps se trouvent en difficulté scolaire. La création de deux classes à Gouraya pour accueillir ces enfants handicapés s'avère impérative. Les classes, selon les parents des enfants malentendants, sont disponibles. Malheureusement, la direction de l'action sociale de la wilaya de Tipaza demeure figée face aux drames vécus par ces enfants algériens malentendants. D'autres parents très nombreux, ne pouvant subvenir aux charges de transport et de scolarité et habitant dans les communes rurales, ont préféré laisser leurs enfants à la maison. D'ailleurs, lors de la réunion du 6 décembre 2006, tenue au siège de la daïra de Gouraya, le point relatif à la prise en charge de ces enfants a été soulevé. L'article 5 de l'arrêté interministériel du 10 décembre 1998, portant ouverture de classes spéciales pour les enfants déficients sensoriels, malentendants et aveugles, dans les établissements scolaires relevant du secteur de l'éducation nationale, précise que les effectifs pour chaque classe spéciale sont arrêtés à 10 élèves. Or, l'effectif qui se trouve dans l'établissement de Cherchell, dépasse largement celui prévu dans les textes du Journal officiel. Ces classes spéciales sont créées par une décision des directions de l'éducation nationale et de l'action sociale des wilayas. Les moyens pédagogiques et didactiques nécessaires pour ces classes sont à la charge du département ministériel de Djamel Ould Abbès. Les unités de dépistage et de suivi (UDS) des communes des daïras de Gouraya et de Damous se contentent de communiquer avec impuissance les statistiques inquiétantes relatives aux troubles du langage et du comportement, de la surdité et aux difficultés scolaires constatés chez certains écoliers des communes rurales. Selon les familles, si les services de la direction de l'éducation nationale de la wilaya de Tipaza avaient clôturé l'opération portant le recensement des enfants handicapés qui fréquentent les établissements scolaires, celle de l'important projet permettant aux enfants de s'intégrer dans la vie active est retardée par la Direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya de Tipaza. Les familles de ces malentendants ont préféré lancer un SOS au chef de l'exécutif de la wilaya dans le but de prendre les décisions fermes afin d'améliorer les conditions de scolarité de leurs enfants, et d'encourager les familles démunies à envoyer leurs enfants malentendants en classe.