Comment instituer un nouveau comportement chez l'élève ? Y a-t-il une méthodologie pouvant le rendre plus actif et le pousser à participer vivement dans la conception de ses cours ? Bref. Quelle méthode pour une meilleure assimilation d'une langue maternelle ? Autant de questions et bien d'autres sur lesquelles se sont échinés, du dimanche 21 au vendredi 26 janvier, une trentaine d'enseignants de la langue tamazight, regroupés à Alger dans le cadre d'un nouveau cycle de formation. Cycle co-organisé par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) et l'université Paris VIII. Encadrés par deux experts internationaux, Annie Couedel, professeur en sciences de l'Education à Paris VIII et Nacer Aït Ouali, qui prépare sa thèse de doctorat dans la même université, les enseignants cherchent le moyen de faire adapter à l'enseignement de tamazight les nouvelles méthodes pédagogiques appliquées en Europe, particulièrement en France. Selon Ali Lounis, inspecteur de tamazight à Tizi Ouzou, l'objectif de cette rencontre est d'abord d'informer les formateurs sur ce qui se fait en la matière à l'étranger et d'essayer par la suite de l'exploiter de telle sorte à créer une méthode propre et spécifique à l'enseignement de tamazight. Cela nécessitera un travail d'application de longue haleine. D'après lui, les nouvelles méthodes de l'enseignement qui sont en vogue en France favorisent l'action de l'élève sur celle du prof. En fait, c'est apprendre à l'enseignant comment peut-il « s'effacer » un instant de la classe et laisser ses potaches s'exprimer par leurs idées et leur imagination. En résumé : c'est les laisser adapter les cours à ce dont ils veulent, au sujet qu'ils affectionnent le plus, sans qu'on leur impose quoi que ce soit. Le but est d'ôter, d'effacer de leur tête l'idée selon laquelle il faut travailler pour avoir une note ; la note de passage. En même temps, créer une ambiance de travail au sein de la classe où tous les élèves auront droit à la parole. A l'initiative, cette nouvelle méthode est de nature à faire sortir l'élève de sa passivité traditionnelle et l'amener à être actif et à façonner lui-même ses cours. Ali Lounis estime ainsi que « si on arrive à appliquer ces nouvelles méthodes à l'enseignement de tamazight, la langue évoluera et se développera certainement ». Mais il faut laisser le temps au temps et surtout que la tutelle mette les moyens matériels nécessaires pour ce faire. L'une des exigences de la nouvelle pédagogie linguistique est d'avoir moins d'élèves dans les classes. Car, il est quasi impossible d'espérer un bon résultat lorsqu'on a des classes de 30 à 40 élèves.