Le village d'Aït Amar Ouzeggane, situé au nord-est d'Ighram (Akbou), est le village le plus reculé de la commune d'Ighram. La route, qui y mène à partir du chef-lieu communal, n'est qu'en partie bitumée et encore en piteux état. En effet, à 3 km environ du village, le bitume s'arrête pour laisser place à une piste. Le silence est le maître des lieux, désertés par les habitants pour des endroits plus cléments ; seule une famille de bergers réside en hiver dans ce village fantôme. Cependant, les villageois résidant, à Akbou ou ailleurs, ne désespèrent pas de faire renaître de ses cendres leur village d'origine. Dans ce sens, ils ont constitué un comité de village chargé de réunir les conditions à même d'inciter les habitants qui le désirent à y retourner. Pour les notables, la condition première pour faire revivre le village est le parachèvement du revêtement en bitume de la route. « Nous avons frappé à toutes les portes, APC d'Ighram, daïra d'Akbou et wilaya, sans résultats ; nous avons même saisi par écrit le chef du Gouvernement, lequel nous a renvoyé au wali. Celui-ci, sollicité pour une audience depuis plus d'un mois, ne nous a pas encore répondu », nous déclarent Fettiouene Ahmed et Takorabat Youcef, deux représentants du comité. C'est de ce village, qui a payé un lourd tribut à la guerre de libération, qu'est partie la première flamme de la révolution pour gagner ensuite la vallée de la Soummam de l'avis quasi unanime des témoins et des acteurs de l'époque.