Dans une pétition, quelques travailleurs décrivent, avec des mots amers, le climat devenu, selon eux, exécrable dans leur radio. « Le niveau de notre station a dramatiquement régressé, au point où l'on ne peut plus se taire. Malgré les réalisations techniques et technologiques (équipements sophistiqués) et l'augmentation de ses horaires de diffusion (H24), notre Radio a perdu sa raison d'être et ses objectifs qui consistent à assurer une information de proximité au service du pays et du citoyen. Elle s'est transformée en radio musicale, depuis l'annulation d'un grand nombre de ses programmes qui faisaient sa crédibilité et sa notoriété ». Le constat, selon eux toujours, est tel que plus de sept émissions ont été retirées d'antenne, dont celles « Dossiers du développement », « Affaire à débattre », « Fenêtre sur la société » et « Le club du jeudi », entre autre... « Toutes les émissions en relation avec le développement local, la culture, la religion, la société et même (Dédicaces des auditeurs) ont été supprimées sans arguments. D'ailleurs, des citoyens n'ont pas tardé à réagir pour dénoncer cette situation ». Jeudi dernier, des auditeurs, une dizaine, selon des témoins, se sont regroupés pacifiquement près du siège de la station pour exprimer leur mécontentement et tenter de parler au directeur général de l'ENRS, Azzedine Mihoubi, en visite à Tlemcen. Nous nous sommes déplacés à la Radio pour un entretien avec le directeur incriminé. M. Abderrahmane Chikhaoui a tenu, d'emblée, à réfuter toutes ces accusations qu'il qualifie d'affabulations. Sérénité « C'est quand même étrange, dire que j'ai supprimé des émissions, alors que –et d'exhiber la grille des programmes-nous les avons multipliés. Nous avons 64 émissions hebdomadaires et 14 rubriques de services quotidiens. Nous émettons H24, nous sommes les seules qui le faisons et nous sommes sur le Net, depuis mercredi passé (le directeur général de l'ENRS l'a confirmé et n'a guère tari d'éloges à l'égard de cette radio) ». Et qu'en est-il de cette tension ? « Vous parlez de trois personnes dont les desseins sont connus de tous. Certains, et ils sont connus de tous, s'adonnent à la manipulation, mais cela ne nous découragera pas pour autant. Notre radio est à la croisée des chemins, nous donnons satisfaction à nos auditeurs, mais nous ne dormirons pas sur nos lauriers, nous continuerons à être performants… » Un petit tour dans les studios et la rédaction nous confirme cet état de fait. « Nous travaillons dans la sérénité, loin de toute pression… », disent des travailleurs. Alors, qui a intérêt à brouiller les ondes de Radio Tlemcen ?