L'Algérie s'apprête à célébrer le 50e anniversaire du 1er Novembre, date du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Au sein de la commission nationale de préparation des cérémonies commémoratives des journées et fêtes nationales, présidée par le ministre des Moudjahidine, on s'active afin de présenter un programme de festivités « convenable », un programme qui a failli être annulé en raison du séisme du 21 mai 2003. Les travaux de la commission, entrepris en janvier 2003, ont également été retardés par l'élection présidentielle d'avril 2004. « Eu égard à l'ampleur du séisme, tout le monde pensait qu'il allait y avoir des festivités ordinaires. Les préparatifs ont toutefois continué mais à pas ralentis, même si l'élection présidentielle est venue à son tour créer un climat psychologique particulier », indique le directeur du patrimoine au ministère des Moudjahidine, Brahim Abbas. Le rendez-vous électoral passé, la commission a mis les bouchées doubles pour pouvoir être à la hauteur de l'événement. Ses membres, le ministre des Moudjahidine ou son représentant, un représentant des ministères de la Défense, de l'Education, de l'Intérieur, des Finances, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, des Transports, des Affaires étrangères, des Affaires religieuses et de l'Organisation nationale des moudjahidine et de l'Organisation nationale des enfants de chouhada siègent chaque lundi. Placées sous le slogan « Paix, science et travail », les festivités du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale s'étaleront sur une année, du 31 octobre 2004 au 31 octobre 2005. Une année qu'il faudra combler par un riche programme, alors que la commission fait face à des critiques sur son manque de préparation. Ce n'est que le 5 juin 2004, lors d'un miniconseil des ministres concernés, que la question du budget a été abordée. Lors d'une deuxième séance, le président de la République a finalement décidé que chaque ministère, ou organisation, impliqué dans l'organisation de cet événement négocie directement avec le ministère des Finances. Pour toute information à ce sujet, notre interlocuteur au sein de la commission nous orientera vers le département de Abdelatif Benachenhou, où les responsables nous renverront à leur tour à notre point de départ, c'est-à-dire la commission. Lors d'un point de presse animé en juillet dernier au siège de son département, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a évalué l'enveloppe du programme entre 1 et 2 milliards de dinars, sans plus de détails. Brahim Abbas se veut optimiste : « Tout le monde travaille d'arrache-pied pour la réussite de l'événement, aussi bien les ministères, la télévision, la presse écrite... Car, il s'agit également de se remettre en cause, ce sera l'occasion d'établir un trait d'union entre la génération de la révolution et celle de l'indépendance, de revoir le passé et de tracer l'avenir. » Au programme du 50e anniversaire : trois colloques internationaux, 5 colloques nationaux, des conférences et des tables rondes dans les 48 wilayas du pays, où prendront part des moudjahidine. Aussi, il est prévu une édition ou réédition d'ouvrages historiques de chercheurs nationaux et étrangers connus, qui seront distribués gratuitement dans les écoles, universités, etc. Se taillant la part du lion, le professeur Aboulkacem Saâdallah verra une trentaine de ses ouvrages réédités. « Nous avons préféré ne pas trop focaliser sur les galas et concentrer les efforts sur des réalisation qui laissent des traces », explique notre interlocuteur. « Si tout va bien, les 38 chercheurs, dont le délai de travail arrive à terme à la fin de l'année 2004, remettront 38 titres sur l'époque coloniale », poursuit-il. Réalisé en 2002, le CD-ROM retraçant l'histoire coloniale de 1930 à 1962, et comportant des témoignages d'acteurs importants, notamment le général de Gaulle et Benyoucef Benkheda, sera présenté en français et en anglais. La télévision nationale, dont nous n'avons pu joindre le directeur général, a réalisé quant à elle un feuilleton retraçant la vie de Fatma n'Soumer ainsi que des documentaires.