C'est la police judiciaire de la sûreté de wilaya qui a établi le constat : la drogue se vend de plus en plus chère dans la capitale. L'offre sur le marché de la délinquance se fait rare. Cette tendance haussière des prix s'explique, selon la police, par le travail de démantèlement des réseaux de commercialisation qui approvisionnent la ville. Le bilan d'activité de la sûreté de wilaya, pour l'année 2006, fait état de la saisie de 668,5 kg de kif et de 41 487 comprimés de barbituriques. Ces chiffres ont été communiqués, hier, par le commissaire principal, Boualem Belacel, lors d'un point de presse tenu au commissariat central, boulevard colonel Amirouche. Les demi-grossistes activant dans la capitale, indique-t-on, sont devenus peu sûrs aux yeux des fournisseurs de la frontière ouest, du côté de Tlemcen notamment. « Ils pensent que si les revendeurs de la capitale se font prendre par la police, ils risquent eux aussi le même sort », explique le commissaire principal. M. Belacel ajoute que des éléments de la police judiciaire ont été même dépêchés d'Alger pour des compléments d'enquête à Maghnia. Actuellement, informe-t-il, les revendeurs algérois cherchent les stupéfiants à Tizi Ouzou et à Béjaïa. Selon le commissaire, la drogue actuellement en vogue à Alger est un psychotrope appelé « madame courage ». Elle est servie dans les cafés sous forme de gouttes à raison de 5 da la goutte et elle est censée donner du « courage », comme son nom l'indique. D'après l'orateur, ce sont des « vendeurs ambulants » qui s'adonnent à ce nouveau trafic. Ce genre de commerce attire tout le monde, note M. Belacel. Ce dernier cite le cas d'un médecin et de sa femme, une pharmacienne, qui se lancent dans le trafic de la drogue dans le but de « rembourser un crédit immobilier ». Le médecin, selon le commissaire, a évoqué « satan » pour expliquer son crime ! Le bilan global de la police judiciaire, pour l'année écoulée, fait état de l'enregistrement de 48 960 affaires ayant conduit à l'interpellation de près de 27 000 personnes. Le commissaire pense qu'il est bon de noter que 2430 plaintes ont été introduites suite à des insultes et 1345 autres affaires sont liées aux menaces (verbales, par écrit et même les sms). « Les gens réclament leur dignité », analyse-t-il. Les mêmes services ont enregistré, durant l'année dernière, 316 affaires relevant du crime économique, 92 liées à l'incitation de mineurs à la débauche, 49 cas d'atteinte à la pudeur, 29 concernant la création de lieux de débauche et 15 affaires relatives au proxénétisme. Le commissaire révèle que les descentes de police, initiées dans le cadre de la lutte contre la délinquance, ont relevé 1054 affaires mettant en cause plus de 1100 personnes pour port d'armes blanches. « Nous avons constaté une nette régression de la criminalité durant le dernier semestre de l'année 2006 », déclare-t-il. La police des routes a enregistré 72 morts, dont 11 femmes, dans des accidents de la circulation survenus dans la zone de compétence de la police (les milieux urbains). Le nombre de morts a connu une baisse par rapport à l'année 2005 où il a été relevé 84 décès. Selon Mahfoudi Ahmed, commissaire principal, le facteur humain est la cause principale de la survenue de ces accidents. La police, indique-t-on, a réalisé, en 2006, 23 714 opérations d'escorte. « Une mission qui mobilise beaucoup de ressources humaines et de matériels », déclare-t-on.