En prévision de la première session d'admission de stagiaires le 10 février, en attendant celle de septembre, le secteur de la formation professionnelle organise depuis dimanche dernier des portes ouvertes jusqu'au 8 février à la Maison de la culture de Béjaïa. La manifestation qui entre dans le cadre d'une campagne de sensibilisation nationale a mobilisé la totalité des établissements du secteur dans la wilaya qui mettent en relief une large palette d'offres de formation et des spécificités propres à certains centres à l'exemple du tissage traditionnel à Béni Maouche et de la pêche à Melbou et Béjaïa. La nomenclature des spécialités a été étoffée à la faveur d'un élargissement décidé pour être au diapason des spécificités de la wilaya. « Et aussi pour répondre aux besoins exprimés par des opérateurs économiques », nous précise M. Abderahmane Amrouâyache, directeur de la formation professionnelle de la wilaya. Un poste qui, faut-il le rappeler, était resté longtemps vacant donnant lieu à un « passage à vide » que les syndicalistes n'ont pas manqué de dénoncer, alors, à travers des grèves répétitives. Selon M. Amrouâyache, le secteur de la formation professionnelle doit aujourd'hui satisfaire des demandes de formation exprimées à travers des conventions signées avec des partenaires de divers secteurs. Le dernier en date vient de celui de la justice pour la formation de greffiers en chef. Avant cela, le secteur des impôts a émis, à travers aussi une convention, le besoin de formations spécifiques pour la reconversion de son personnel. Le patronat, par le biais de sa confédération (CAP), a fait de même pour des formations-apprentissage. Des agents cantonniers ont été formés en juin 2006 au niveau du CFPA de Kherrata pour le compte du secteur des travaux publics à la faveur d'une convention avec le ministère de tutelle. « Nous comptons lancer une autre session similaire », nous dit le DFP dont la convention paraphée avec le secteur de la pêche semble avoir confirmé l'engouement suscité autour de la formation de marins-pêcheurs dans cette région littorale. Limitée, pour le moment, aux seules modalités de cette convention, cette spécialité est appelée à être « libérée » pour être proposée en dehors de ce cadre. « Nous avons confectionné un programme de formation qui inclut la formation de marins-pêcheurs », nous apprend notre interlocuteur. Un obstacle tempère, toutefois, cette ambition : celui de la reconnaissance du diplôme pour les besoins d'inscription pour avoir le fascicule de pêche. Pour ce faire, la DFP doit au préalable négocier avec les gardes-côtes. Parallèlement à la croissance de la demande pour certaines spécialités, il s'en est trouvé d'autres qui ont fini par être suspendues faute de demandeurs de formations comme la bonneterie. En revanche, certaines, à l'image de la couture, le prêt-à-porter et la coiffure-esthétique, reviennent au goût du jour. Entre Centres de formation professionnelle et de l'apprentissage (CFPA), six annexes de CFPA et un Institut national spécialisé en formation professionnelle (INSFP), la wilaya compte un patrimoine de 23 établissements pour un effectif de 17 000 stagiaires dont près de 90% au niveau des CFPA. L'augmentation de l'offre appelle forcément une multiplication de la demande à laquelle l'administration, qui annonce la réception prochaine de trois projets d'établissements (Tichy, Sidi Aïch et Aokas), doit faire face à une politique de recrutement et d'équipement. Un aspect que des enseignants avaient déjà soulevé en redoutant que cela influe négativement sur leurs conditions de travail en notant, entre autres, la surcharge des classes et ateliers.