« Le flou et l'opacité, créés autour de l'enquête annoncée par le recteur, il y'a prés d'une année, au sujet de la précédente commission des œuvres sociales, fait craindre le pire », s'inquiète la section CNES de l'université Djillali Liabes, dans une déclaration rendue publique à l'issue de sa réunion d'avant-hier. A l'ordre du jour de cette réunion, figurait l'examen de la situation de l'université après la dernière assemblée générale tenue le 26 janvier dernier. Les syndicalistes du CNES ont ainsi focalisé les débats sur les tentatives du recteur de « dénaturer » le contenu de la décision de justice concernant l'affaire intentée par l'université contre leur section syndicale. « Le CNES porte à la connaissance des enseignants et de l'opinion publique, comme il met à leur disposition l'arrêté rendu par la chambre administrative le 11/12/2006, que la justice a débouté l'université de Sidi Bel Abbès et rejeté la lecture erronée de la loi faite par cette administration », est-il mentionné dans la déclaration. Le CNES qui dénonce, encore une fois, l'« ingérence irresponsable » de l'administration dans ses affaires internes, tient à rappeler que sa représentativité ne peut être évaluée qu'au niveau national. Par ailleurs, le refus du recteur de répondre aux demandes de la section CNES pour l'organisation de séances de travail est considéré par ces derniers comme une « entrave caractérisée » au libre exercice du droit syndical et une « violation » des termes de la loi 90-02 pour la prévention et le règlement des conflits sociaux. Mettant l'accent sur la situation de blocage que l'université « n'a pas connue depuis longtemps », le CNES remet sur le tapis le rôle et prérogatives du conseil scientifique de l'université qui, affirme-t-il, ne s'est jamais réuni depuis l'arrivée de l'actuel recteur. « Les dépenses des facultés se font sans l'aval des conseils habilités. Que veut-on cacher par le blocage des différents conseils ? » Plus explicite, le CNES parle de « mauvaise répartition et d'utilisation irrationnelle » du budget de l'université qui fait que les étudiants de certaines facultés sont privés des tirages des fiches des travaux dirigés. D'autres griefs sont portés par le syndicat à l'encontre du recteur, notamment son « refus » de dialogue et des « dérives » qui portent atteinte à l'université dans sa diversité. D'où la proposition du bureau de la section de convoquer une assemblée générale prévue le 12 février 2007 pour dégager des actions de protestation graduelles. Contacté à ce propos, le recteur, M. Abdenaceur Tou, a tout d'abord mis en avant un problème de représentativité de cette section CNES. « En janvier 2006, l'administration a déposé un dossier pour geler l'activité de la section sur la base de loi 90-14 qui oblige toute organisation syndicale à présenter la liste de ses adhérents. Le verdict rendu en décembre 2006 a, certes, rejeté notre requête mais a toutefois motivé cette décision par le fait que la section n'existe pas légalement », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « On ne peut pas s'asseoir et dialoguer avec des gens qui ont un problème de justice ». Concernant la gestion des œuvres sociales et des différentes facultés, le recteur est catégorique : « Cela ne concerne pas le syndicat, c'est l'affaire de l'administration.