Après plus de trois ans de retard, le RCD tiendra enfin son troisième congrès ordinaire, dont les travaux débuteront aujourd'hui à Alger. 2117 congressistes prendront part à ces assises placées sous le slogan « Ensemble pour l'Algérie de demain ». En plus des congressistes, de nombreux invités étrangers et nationaux seront également présents. Les responsables du RCD ont, en effet, invité des partis marocains (MP, PPS, USFP), le RCD tunisien, le DS italien et des formations politiques françaises (UDF, UMP et PCF) ainsi que le Fatah palestinien. Ces IIIe assises sont qualifiées par le président du parti, Saïd Sadi, « de premier événement politique majeur des cinq dernières années ». « Ce congrès se tient dans un climat politique et économique délétère. La permanence et le dévouement du militant du RCD permettent d'offrir au pays, pour la première fois depuis cinq ans, un événement politique majeur réhabilitant le pluralisme dans notre pays », a déclaré Saïd Sadi, devant des militants ayant assisté au précongrès du centre, tenu vendredi dernier à Alger. Le parti, qui célèbre par la même occasion son 17e anniversaire (créé en février 1989), compte beaucoup sur ce congrès pour se remettre sur orbite et entamer l'année 2007 sur « de bonnes bases ». Selon les responsables du RCD, le congrès ne sera pas uniquement « une simple formalité de mise en conformité du parti », mais un point de départ pour donner « un nouveau souffle à la formation qui a durement souffert durant ces cinq dernières années ». Pour réaliser cet objectif, le RCD semble vouloir compter sur deux éléments importants de la société. « Les jeunes et les femmes. » Ces deux composantes ont eu, selon le président Saïd Sadi, une faveur. Des quotas spéciaux, a-t-il précisé, leur ont été consacrés. La direction du RCD veut aussi profiter de ce congrès pour mobiliser ses militants en prévision des prochaines échéances électorales, notamment les législatives devant avoir lieu en mai. La formation de Sadi veut revenir « avec force » au niveau des institutions élues, après une longue absence due au boycott des urnes décidé en 2002 et en pleins événements de Kabylie. En plus de l'intervention de Saïd Sadi, devant présenter un bilan général de l'action du parti et la situation du pays, les congressistes ont un programme chargé. Ils doivent débattre, en plus des statuts et du programme du parti, de sujets divers. Les participants engageront des débats autour des thèmes tels que « La République, la démocratie et les droits de l'homme », « L'économie, la question sociale et le développement durable » et « La sécurité nationale et l'Algérie dans le monde ». Les travaux de ce congrès s'achèveront avec l'élection des nouvelles instances du parti, dont le président. Ce dernier ne sera probablement que l'actuel patron, Saïd Sadi. Tous les indices le confirment. Le candidat malheureux aux élections présidentielles d'avril 2004 est « le leader incontestable » du RCD. Il ne sera, selon les observateurs, confronté à aucune opposition pour succéder à lui-même.