L'épreuve du baccalauréat est fixée cette année pour le 9 juin prochain. Il ne reste donc que quatre mois pour ce fameux rendez-vous très important dans le cursus scolaire de l'élève. Etant consciente de cet état de fait, l'association des parents d'élèves du lycée Emir Abdelkader a décidé de réagir en proposant de dépêcher des enseignants pour prendre en charge les élèves qui n'ont pas eu cours depuis un mois en raison de la grève déclenchée par un collectif d'enseignants en conflit avec le chef d'établissement. L'académie d'Alger et la tutelle ont approuvé la décision des parents d'élèves et ont recruté dans le cadre du pré-emploi des enseignants ayant des diplômes dans différentes filières pour assurer dans un premier temps les cours aux élèves de 3e AS. Une démarche que conteste, évidemment, le collectif des enseignants en grève. Ces derniers qualifient cette démarche d'illégale et accusent le chef d'établissement, Mme Mansouri, d'ignorante en matière de textes de lois. « Nous sommes en grève et la loi 90 sur le droit de grève interdit à l'employeur de remplacer les grévistes, d'autant plus que les contractuels dépêchés à l'Emir Abdelkader n'ont aucune expérience pour la prise en charge des élèves de terminale », dira un enseignant gréviste lors d'une conférence de presse animée hier au siège du Snapap. Les représentants de ce collectif devaient rencontrer hier après-midi le premier responsable de l'académie d'Alger-Centre, en l'occurrence M. Mesbah, pour une éventuelle solution permettant la résolution définitive de ce problème. Dans ce sillage, les enseignants grévistes ont élaboré une liste de propositions qu'ils allaient soumettre au directeur de l'éducation. Les grévistes demandent le départ dans l'immédiat du chef d'établissement en attendant son affectation et la désignation d'un intérimaire pour assurer la continuité des activités administratives, ils exigent également la mise à l'écart de trois adjoints d'éducation et d'un surveillant général pour outrage et insultes touchant à la dignité des enseignants, l'engagement formel de la prise en charge de tous les recours introduits par les enseignants. Les grévistes estiment que si ces propositions sont prises en considération, ils procéderont au gel de leur mouvement de débrayage. Du côté de l'académie, l'on nous informe que les portes du dialogue ont été de tout temps ouvertes et dans ce cadre, ils tenteront de trouver un terrain d'entente avec les parties en conflit. Pour sa part, le ministre de l'Education nationale avait annoncé lors d'une de ses sorties que le chef de l'établissement de l'Emir Abdelkader demeurera à son poste... Quant à Mme Mansouri, elle s'est défendue en indiquant que l'intérêt de l'élève passe avant tout autre considération. Elle précisera que les élèves de terminale ont été privés de 972 heures et ceux des classes de 2e AS de près de 700 heures, idem pour les 1re AS. « Je ne pouvais pas rester insensible au cri des parents d'élèves et face à l'inquiétude des élèves nous avons, avec l'accord de la tutelle, opté pour le recrutement de personnes ayant des magistères et des DES dans différentes matières », dira Mme Mansouri qui affirme être dans la légalité. « Je n'ai pas enfreint la loi, j'ai sollicité ces diplômés qui travailleront dans le cadre du pré-emploi. En plus, j'ai eu recours à cette solution parce qu'il y a urgence. Il est de ma responsabilité de penser à l'intérêt de l'élève et de répondre aux sollicitations des parents d'élèves », a précisé le chef d'établissement.