Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, n'a pas l'intention d'annuler la circulaire ministérielle adressée en décembre 2006 aux établissements scolaires portant obligation de hisser, chaque jour avant et après les cours, les couleurs nationales. Il menace de recourir aux sanctions si les chefs d'établissement ne respectent pas cette directive. Il a également exigé la présentation, chaque samedi dans toutes les écoles algériennes, d'un cours traitant du patriotisme. Hier, à l'ouverture des travaux du séminaire sur « La prise en charge de la dimension nationale dans les programmes d'enseignement », organisé au Centre de l'armée à Alger en présence de près de 240 participants (représentants de ministères, syndicats, directeurs de l'éducation, enseignants, parents d'élèves...), M. Benbouzid a rappelé que l'une des missions de l'école est d'œuvrer à ancrer l'amour de la patrie dans l'esprit des élèves, et ce, en dispensant une éducation basée sur le respect des symboles nationaux. L'orateur a mis en exergue, dans ce contexte, l'impérieuse nécessité de promouvoir la portée et le sens patriotiques dans les programmes éducatifs dans le cadre de la réforme engagée par le secteur. A cet effet, et s'exprimant sur la question de la levée de l'emblème national chaque matin, le ministre a jugé nécessaire et plus qu'utile une telle démarche et, de son avis, il n'y aura pas de rejet de la part des élèves. Pour rappel, les parents d'élèves se sont plaints du fait que leur progéniture soit exposée au froid chaque matin, afin de hisser le drapeau alors que par le passé cette mesure était appliquée juste en début et en fin de semaine. « Nous n'avons pas innové en la matière, nous n'avons rien inventé. Vous savez qu'aux Etat-Unis, on trouve dans chaque salle de classe le drapeau national. Dans ce pays, les élèves ont un grand respect pour leur emblème. Pourquoi ne pas instaurer cette tradition chez nous. Je ne reviens pas sur ma décision », a lancé M. Benbouzid qui apparemment s'inspire réellement du modèle américain puisqu'il envisage de l'appliquer convenablement en Algérie. Prochainement, laissera-t-il entendre, le drapeau national fera partie du décor des salles de classe des établissements algériens ! Plus loin et se voulant rassurant, le ministre s'est dit prêt, toutefois, à revoir certains aspects et modalités de la directive ministérielle, notamment les horaires. « Pour faciliter la tâche aux élèves, nous allons retarder ou bien avancer d'un quart d'heure l'heure de la levée du drapeau », précisera-t-il. Faut-il cependant rappeler à M. Benbouzid que les conditions de travail ainsi que le système américain dans son ensemble diffèrent de ceux existants et appliqués en Algérie. De ce fait il n y a pas lieu de faire une quelconque comparaison... M. Benbouzid est, par ailleurs, persuadé que l'école est le principal outil à même de prendre en charge le sens du patriotisme et la dimension nationale. « Nous avons entrepris la réhabilitation des matières structurantes de la personnalité, dont l'éducation civique qui a été introduite comme discipline à part entière, dispensée dès la première année primaire à la quatrième année moyenne », dira le responsable du secteur, qui plus loin citera d'autres dispositions prises dans ce sens. Il s'agit du renforcement de l'enseignement de l'histoire en augmentant son volume horaire hebdomadaire dans le cursus de scolarité obligatoire et en avançant son enseignement de la 5e année primaire à la 3e année primaire. En outre, la même importance, selon le ministre, a été accordée à l'éducation islamique qui a été généralisée à toutes les filières de 3e année secondaire, à la révision à la hausse de son coefficient et aussi son introduction à partir de juin 2008 dans les épreuves du baccalauréat. « L'introduction de la dimension nationale dans les programmes et les manuels scolaires s'est basée sur l'utilisation des méthodes modernes d'enseignement et des procédés interactifs susceptibles d'avoir un impact positif sur la formation de la personnalité de l'élève. » Notons, qu'en marge des travaux de cette rencontre qui prendra fin aujourd'hui, le ministre s'est dit satisfait concernant les cours de soutien assurés par les établissements scolaires. A une question relative aux élèves algériens qui étaient inscrits à l'école saoudienne d'Alger, M. Benbouzid a affirmé qu'ils seront pris en charge en leur dispensant des cours de soutien, notamment après la demande formulée par les parents de ces élèves dont le niveau scolaire est faible.