Le ministre de l'Education nationale a exposé, hier, devant la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et les affaires religieuse de l'APN un rapport détaillé sur la rentrée scolaire 2009-2010. La surcharge des programmes, le nouveau week-end, la couleur des tabliers entre autres questions ont été évoquées à l'occasion. «L'éducation n'est pas un secteur politique», a-t-il précisé comme pour fermer la porte à toutes les spéculations orchestrées çà et là comme à chaque rentrée scolaire. Chiffres et arguments à l'appui, M. Benbouzid affirme au sujet de la surcharge des programmes et des retombées du nouveau week-end semi-universel qu'il « n'est pas question de revenir à l'ancien système ». Selon lui, le choix a été porté sur « le moins mauvais système ». Le ministre a rappelé la circulaire adressée la semaine dernière aux directeurs des établissements scolaires à cet effet. Il expliquera à l'adresse des parents d'élèves et des syndicats du secteur que le vendredi a été décrété jour de repos par le gouvernement et il ne sera jamais utilisé pour répondre aux besoins de l'école. La circulaire avait indiqué qu'il est possible de réaménager le volume horaire des cours en utilisant soit le samedi soit le mardi après-midi. Mais, tranche le ministre, « cela doit se faire autour d'une table » en associant toutes les parties concernées. « M. Benbouzid ne gère pas son école mais l'école de la république. Entendez-vous et mettez-vous d'accord, le ministère n'est pas contre », lance-t-il en réaffirmant que les écoles ont la « totale liberté » d'opter pour le choix qui les arrange, notamment pour ce qui est des établissements situés dans des zones éloignées. Notons dans ce contexte, qu'un député a proposé de rattraper les quatre heures du jeudi durant le mardi après-midi, pour que l'enfant ait le temps aussi de réviser ses cours, si l'on sait que dans certaines écoles, la dernière heure peut aller jusqu'à 17h30. M. Benbouzid rappelle à cet effet, qu'au tout début, il avait opté pour la réduction du volume des cours de 60 minutes et 45 minutes, mais cela n'a pas été du goût de certains syndicats. A titre expérimental, le ministre de l'Education indiquera que pour l'année en cours, 10 établissements pilotes ont été choisis à l'échelle nationale pour appliquer cette politique hormis les classes d'examens. Si toutefois elle réussit, alors elle sera applicable les prochaines années. Concernant le problème des tabliers, le premier responsable de l'Education reconnaît effectivement que cette nouvelle décision a connu bel et bien des difficultés dans son application. Il annoncera qu'une commission que devra présider M. Mustapha Benbada, ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat a été déjà installé, dans le but d'impliquer à la prochaine rentrée scolaire, les entreprises dans la fabrication des blouses afin d'éviter le scénario qui s'est produit cette année. Il indiquera néanmoins qu'un contrat de 10 milliards de dinars a été accordé pour garantir la disponibilité des tabliers mais le marché a failli encore une fois. « S'il s'avère qu'il est impossible de procurer des blouses dans les mêmes couleurs, on va nuancer. Donc il est possible d'appliquer d'autres normes pour l'année prochaine », fait-il savoir. En direction des directeurs des établissements, il déclarera toutefois qu'il va encore adresser des directives pour qu'aucun élève ne soit renvoyé en raison de la couleur du tablier. Il est formellement interdit de recourir, d'après lui, au renvoi, mais le mieux est d'insister seulement pour que chaque élève ait sa blouse. A propos des concours de recrutement des nouveaux enseignants, le ministre fait savoir que ce dossier relève des prérogatives de la direction de la fonction publique. Et apparemment, indique-t-il, la date des concours a été reportée jusqu'au mois de novembre. Dans son rapport, le ministre de l'Education nationale a aussi fait savoir que le décret imposant à chaque parent de scolariser son enfant sera prochainement publié dans le journal officiel. Les parents défaillants seront poursuivis en justice et seront obligés de payer une amende allant de 5000 à 50.000 DA. A cet effet, M. Benbouzid indique que des commissions ont été installées au niveau des communes pour justement démasquer les personnes qui ne respectent pas cette loi. Le problème se pose avec acuité, dira-t-il notamment au niveau du Sud. En réponse aux députés, M. Benbouzid a indiqué que le président de la République lui a demandé de veiller pour le prochain quinquennat à solutionner le problème de la double vacation, celui de l'amiante dans les écoles, et surtout les classes construites en préfabriqué. En guise de conclusion, le ministre fera savoir que très prochainement, une nouvelle chaîne serra lancée en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et l'Education nationale. Il s'agit d'une chaîne thématique devant diffuser des programmes éducatifs. Il faut noter que 22 députés ont intervenu lors de cette rencontre. Ils ont abordé les multiples problèmes que rencontre le secteur. Un parlementaire a demandé d'ouvrir des enquêtes sur les syndicalistes et les motifs réels des grèves.