L'état de développement d'une localité se mesure également au taux de pénétration du réseau de gaz de ville. » Nombre d'économistes l'affirment, et la commune de Soumaâ réalise le pari de doter les 6 centres relevant de son autorité de cette précieuse énergie avant la fin juin 2007. C'est une minirévolution dans le quotidien des gens de Soumaâ et Ferroukha ainsi que les localités de Halouya, Ghraba, Cherifia, Bahli et Saâda, relevant de la commune puisqu'un total de 66 km de réseau gaz sera opérationnel à 100% avant la fin de l'année, selon Melle Chemmat, ingénieur à Sonelgaz assurant le suivi. Le jeune président de 41 ans, M. Bouchelaghem, d'obédience FLN, s'est montré très satisfait des réalisations durant son mandat. Néanmoins, il ne compte pas se présenter aux prochaines élections : « J'ai appris ce que c'est que la responsabilité. Les familles de la commune peuvent témoigner de mon dévouement. Un dévouement absolu au détriment de ma santé et de l'équilibre de ma famille, jusqu'à entendre ma mère m'interdire de continuer après la fin du mandat. » L'ambiance à l'intérieur du siège était au travail, et des entrepreneurs étaient présents pour l'ouverture des plis concernant la réalisation du revêtement de routes sur plusieurs kilomètres dans nombre de localités ainsi que la construction d'une école de 12 salles au centre de Bahli. Ce dernier projet était inscrit pour 2002 puis, de report en report, l'estimation des coûts est arrivée au double, soit de quoi construire un autre établissement. En attendant, des enfants du primaire et du moyen continuent à « cohabiter » avec tous les aléas, faciles à imaginer. Le revêtement du centre de Saâda, l'assainissement du réseau à Haï Hadji et les différents aménagements urbains accaparent les 56 milliards des programmes sectoriels et complémentaires pour une commune qui n'a jamais reçu, depuis l'indépendance, une telle manne financière. Est-ce la prouesse de l'exécutif actuel ou la bonne grâce de la wilaya, APW en tête ? La commune manque de ressources fiscales. « Les 200 millions de centimes de recette fiscale provenant des commerces n'arrivent pas à couvrir les salaires mensuels des 140 personnes rattachées à la commune », dira M. Bouchelaghem en présence de son SG. Son espoir réside dans la révision du PDAU avec le maintien très probable du projet de la zone d'activité sur la route de Bouinan à partir de Bahli. « Il y a 46 ha à aménager provenant du PDAU de 1995 et nous sollicitons les pouvoirs publics pour cette réalisation. Nous sortirons sûrement alors du sous-développement », assurera confiant M. Bouchelaghem qui espère encore la réalisation d'un centre de santé avec un pavillon d'urgence. « Nous avons présenté deux projets dans ce sens. Cette installation tant espérée va permettre aux familles habitant Cherifia ou une quelconque autre localité de se faire soigner dans les meilleurs délais au lieu d'aller à Boufarik ou Blida, deux villes situées à 10 km de Soumaâ », affirmera le P/APC. Et de préciser que le centre de santé actuel situé près du siège de l'exécutif existe depuis l'indépendance et le vœu des citoyens est de le voir évoluer en pavillon d'urgence, pourvu d'une maternité à l'emplacement de l'espace vide, « avec même des consultations d'ORL et d'ophtalmologie », renchérira le secrétaire général. Soumaâ va connaître dans un proche avenir un bouleversement social avec la remise de 865 logements AADL, 255 logements sociaux participatifs et 300 logements sociaux en cours de réalisation. De l'avis général, il n'y a jamais eu de plan de construction de logements pour le village, excepté les 200 logements réalisés en 1997. Bonne gouvernance ou entêtement du P/APC du village, dont il est natif, il a su imposer 200 logements à incorporer comme supplément pour l'AADL à la sortie est de Soumaâ alors que le projet pour l'institution indépendante de l'AADL était de 665 logements. « On vient de construire sur nos terres pour des non-résidents ! Il fallait batailler et je l'ai fait », dira, avec un sourire malin, le jeune président qui dit avoir beaucoup appris en gérant une commune limitrophe de villes comme Blida et Boufarik, commune toute proche de la grande université de Blida-Soumaâ avec ses 40 000 étudiants et l'Institut d'hydraulique et prochainement commune limitrophe de la nouvelle ville de Bouinan. Les 50% de plaine de la commune d'une superficie de 28 km2 permettent la concrétisation de nombreux projets et font nourrir des convoitises certaines chez beaucoup de monde. L'occupation des constructions actuellement en cours drainera une population attendue de près de 6000 personnes auxquelles il faudra offrir toutes les commodités de la vie citadine. Un centre de paiement CNAS et une agence de Sonelgaz existent grâce à la bonne volonté de l'exécutif. Mais demeurent absents les aménagements d'espaces verts, les espaces pour jeunes et les centres de formation, s'il n'est pas tenu compte de quelques spécialités enseignées dans un centre d'une capacité de 320 places. Aussi, la commune assure une scolarisation totale de ses enfants, mais n'est pas à l'abri d'un taux d'échec élevé. « Le jour où ma fille ou mon fils verront la naissance de leurs enfants à Soumaâ, je dirai que nous appartenons à une terre », s'exclamera une personne âgée à qui il était demandé seulement un avis sur la vie à la commune. Il est vrai que beaucoup de familles évacuent la future mère à Blida ou à Boufarik pour accoucher, et c'est ce que veut éviter l'exécutif actuel. « Nous devons tenir compte de tous les risques liés aux déplacements d'urgence en exploitant au maximum l'espace existant au centre de santé de la commune », dira encore Bouchelaghem Mohamed, lui-même père de trois enfants nés ailleurs qu'à Soumaâ. La localité a bénéficié dernièrement d'un espace qui servait de cimetière chrétien et l'aménagement en espace vert n'est pas inscrit parmi les priorités de l'APC. Sur toute l'étendue de la RN 29 traversant le village, des boutiques d'alimentation, des cafés, des magasins de pièces détachées et des drogueries derrière des trottoirs subissant un revêtement, des jeunes au chômage observent les mouvements des collégiennes et lycéennes empruntant l'artère d'un pas pressé. La riche vallée de la Mitidja ne les concerne guère. Soumaâ et Halouya absorbent plus de la moitié de la population ; viennent ensuite Bahli et Ghraba où les tracteurs sont pratiquement les principaux véhicules visibles. 700 ha exploités par l'agriculture ne parviennent pas à éponger le déficit en création d'emplois et les rares unités industrielles ne comblent qu'un maigre pourcentage. 17 entreprises industrielles sont présentes sur le territoire de la commune et seulement 210 commerces sont répertoriés avec une prédominance pour l'alimentation générale (65), 27 boulangeries, 37 lieux de restauration et 15 cafés. Reste alors la mise en place de la future zone d'activité qui deviendra, comme il est espéré par tous, la source première du développement sous toutes ses formes.