On ne va pas intégrer le gouvernement sans savoir avec qui et pourquoi », a déclaré le président du RCD, Saïd Sadi, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège national du parti, à Alger. Pour lui, les partis ont tous l'ambition d'arriver au gouvernement, mais cela devrait être conditionné : il faut d'abord déterminer ses objectifs avant d'y accéder. « On n'entre pas au gouvernement pour y est entrer seulement », a-t-il affirmé. La formation d'une coalition gouvernementale, a-t-il enchaîné, suppose au préalable l'engagement d'un débat approfondi afin d'identifier le contenu du programme à appliquer. Dans ce sens, le leader du RCD a critiqué l'Alliance présidentielle (composée du FLN, du RND et du MSP). « Je ne comprends pas les raisons politiques de cette coalition », a-t-il lancé en rappelant les querelles itératives de ces trois partis sur de nombreuses questions d'actualité. C'est l'absence d'un débat et d'un programme commun, selon Saïd Sadi, qui fait que ces formations soient toujours en conflit. « Ce n'est pas sérieux », a-t-il martelé. L'urgence, selon le conférencier, est l'enclenchement d'une nouvelle dynamique en vue de fédérer les forces, notamment démocratiques, autour d'un projet susceptible de remédier à la crise profonde dans laquelle sombre le pays. L'initiative lancée par le RCD à l'occasion de son 3e congrès, tenu le week-end dernier, repose, a-t-il expliqué, sur un dialogue pluriel et sans exclusive. « Aucun parti politique n'est capable, à lui seul, de trouver des solutions aux différents problèmes que vit le pays, d'où la nécessité d'un compromis politique national », a-t-il souligné. La direction nationale du parti, a-t-il ajouté, s'attellera à capitaliser la dynamique née de la tenue du congrès, pour amorcer une démarche afin de rassembler le courant démocratique à travers l'établissement de contacts et d'échanges et pourquoi pas aboutir à des compromis. Se montrant confiant de la réussite de sa démarche, le premier homme du RCD a appelé tous les partis politiques, toutes obédiences confondues, à s'ouvrir au dialogue, même si celui-ci n'aboutira pas à des résultats concrets. « Il est temps de créer une nouvelle culture politique, basée sur l'apaisement et non pas sur la confrontation », a-t-il suggéré. Affichant la disponibilité du RCD à participer aux législatives prochaines, l'orateur a appelé à un rassemblement du pôle démocratique. Dans la foulée, Saïd Sadi a proposé la présentation de listes communes avec d'autres formations lors des prochaines élections. Mais cela, a-t-il dit, dépend des positions des autres partis. Abordant la révision constitutionnelle, le patron du RCD a estimé que cette question « n'est pas une urgence » et qu'avec l'actuelle loi fondamentale du pays, on pourra réaliser beaucoup de choses. Selon lui, il manque seulement une volonté politique.