Le RCD plaide pour une surveillance internationale de l'élection présidentielle de 2009. Selon le président du parti, Saïd Sadi, seule une surveillance internationale sérieuse et massive est en mesure de garantir une élection transparente. « L'administration, le pouvoir et l'armée algériens sont discrédités par les résultats de la présidentielle de 2009. Il faut un arbitrage international. S'il n'y a pas une surveillance internationale sérieuse, massive qui ne soit pas une complicité, comme l'a fait l'Union européenne jusqu'à présent, il n'y aura pas d'élections propres », lance-t-il lors d'un point de presse animé en marge de la cérémonie d'installation de la fédération nationale des élus du RCD, organisée hier à Alger. Pour le Dr Sadi, le régime algérien s'est disqualifié en tant qu'autorité devant organiser une élection à la mesure des sacrifices et des espoirs du peuple algérien. « Il n'y a pas d'autre solution que l'arbitrage international, si l'on veut sauver l'Algérie du naufrage », déclare-t-il. La surveillance des élections, précise-t-il, ne commence pas le jour des élections. Selon lui, elle doit être entreprise d'abord par l'assainissement des listes électorales. « Il faut faire vite », clame-t-il. Dans ce sens, le leader du RCD conteste la campagne prématurée pour le troisième mandat au profit du président Bouteflika. Il qualifie l'insistance sur cette question « d'acte antihistorique » et « d'un reniement de tous les principes ayant conduit le mouvement national et sur lesquels a été construit l'Etat algérien ». « Nous ne sommes pas dans l'ère des présidences à vie. L'alternance au pouvoir est une exigence de notre temps », souligne-t-il en critiquant, dans la foulée, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, qui, lors de la cérémonie de clôture de la cession d'automne du Parlement, avait déclaré que « la limitation des mandats présidentiels a été dictée de l'extérieur en 1996 ». Saïd Sadi qualifie ainsi de « honteux » les propos de Abdelaziz Ziari qui, a-t-il indiqué, devrait en tant que président de l'APN avoir « un peu de retenue ». « J'observe que le régime à qui on a dicté cela de l'extérieur est toujours le même. Même s'il est vrai, on ne dit pas que l'alternance au pouvoir nous a été dictée de l'extérieur », rétorque-t-il. Précisant que la candidature à la présidentielle est un droit, Saïd Sadi affirme, toutefois, qu'elle « est toujours déterminée par un bilan et un projet ». « On fait le bilan de ce qu'il y a eu, on entend ce que propose le candidat et ensuite on se détermine », estime-t-il. Mais, dit-il, le bilan du président de la République est clair : « La situation sécuritaire est en dégradation, notamment avec l'implantation d'Al Qaïda en Algérie, une régression sur le terrain des libertés, un blocage sur le plan économique et une catastrophe sur le plan social. » « A côté de cela, on nous dit qu'il faut donner un mandat à vie à un candidat qui a gâché un maximum d'occasions ! », s'exclame-t-il, en critiquant l'administration qui « sert d'une machine de propagande » au lieu de prendre en charge les problèmes des citoyens. « On est dans un Etat pervers », martèle-t-il. S'exprimant sur la révision constitutionnelle, Saïd Sadi appelle à une mobilisation nationale et internationale pour empêcher « un reniement de l'Algérie contemporaine ». A la question de savoir s'il compte se porter candidat à la prochaine présidentielle, le premier responsable du RCD explique que « cela suppose un minimum de conditions ». Evoquant la décision de l'ONU d'envoyer en Algérie une commission d'enquête pour faire la lumière sur les attentats ayant ciblé, le 11 décembre 2007, son siège à Alger, l'orateur affirme : « Cette commission est la bienvenue. » Dans son allocution prononcée devant les élus du parti, Saïd Sadi dira que la création de la fédération nationale des élus est une initiative permettant aux communes « d'enjamber les barrières érigées sur la corruption et le tribalisme et empêche la consolidation de la démocratie ». Cette fédération que préside Ahmed Boutata aura, selon Saïd Sadi, trois missions essentielles. Il s'agit de la formation des élus, leur protection contre l'abus des walis et l'intercommunalité. Par la même occasion, le RCD a rendu public son « livre blanc » sur la fraude électorale lors des élections locales du 29 novembre 2007.