Du 3 au 11 février 2007, la wilaya a enregistré avec effroi cinq suicides et deux tentatives avortées. Cela tend à prouver la précarité sociale à laquelle les habitants de cette wilaya, qui compte parmi les 12 plus pauvres du pays, sont confrontés quotidiennement. Le 3 février débuta par le drame de cette fille de 19 ans qui, s'enfermant dans un débarras aux 11 000 Logements à Bouira, s'est pendue avec son foulard. Son corps a été retrouvé avec une lettre pour expliquer les raisons de son geste désespéré. Le 4 février, ce sont deux personnes (un homme et une femme) qui se sont donné la mort à Sour El Ghozlane, l'une en début de matinée, l'autre en fin de journée en avalant un produit toxique. Le 5 février, c'est un jeune de 24 ans qui a mis fin à ses jours à Ras Bouira. Il était l'aîné d'une famille nombreuse. Le 11 février, un jeune collégien de Mala (Aït Laâziz) s'est pendu à un arbre à quelques mètres de la maison. Son corps d'adolescent (il était âgé de 14 ans) a été retrouvé vers 7 h 30 se balançant au bout d'une corde. Le 4 février, devant le siège de la wilaya, un garde communal âgé de 32 ans a voulu en finir avec la vie en grimpant sur un mur haut de plusieurs mètres et en menaçant de s'y jeter. Son geste désespéré était inspiré par les démarches vaines faites auprès de l'administration pour faire valoir son droit d'indemnisation en rapport avec son état de blessé à plusieurs reprises, alors qu'il était en service. Le même scénario s'est répété, avant-hier vers 9 h 35, avec un homme âgé de 38 ans, à Draâ El Badj, selon une source proche de la Protection civile. Dans les deux cas, les éléments de la Protection civile et de la police ont su trouver les mots qu'il fallait pour faire revenir les deux désespérés sur leur décision suicidaire.