Organisé conjointement par le secteur sanitaire d'El Khroub et l'association Ville-Santé, le 1er forum international sur les infections dues au VIH et à l'hépatite C, dont les travaux ont débuté mercredi dernier au centre culturel M'hammed Yazid, a été un moment instructif pour une assistance venue en nombre et composée pour l'essentiel de médecins et de spécialistes des différents secteurs de la santé de la wilaya de Constantine. Le professeur Kamel Sanhadji a donné, dans une communication truffée de chiffres, un point sur l'état de l'évolution des recherches en cours sur le sida. Il esquissera les grandes lignes des démarches scientifiques les plus appropriées, à même de permettre quelques espoirs, et relèvera, cependant, avec pertinence, les contradictions qui caractérisent la maîtrise du fléau à l'échelle mondiale. Il dira en substance : « Le sida lamine les forces productives des pays du Sud, 50 millions de personnes en sont atteintes, dont 40 millions se concentrent dans ces pays. L'espérance de vie des populations du Bostowana, du Malawi (…) s'en est fortement ressentie.” Cette situation désastreuse qui augure des crises à venir et qui élargira encore plus l'écart entre le sud et le nord, fera constater au professeur venu de Lyon, que : « 10 millions de sidéens bénéficient de 90% des médicaments produits, alors que le plus gros du contingent infecté par le VIH et qui se trouve dans les pays du sud ne reçoit que les 10% de la production pharmaceutique mondiale ». Et d'ajouter : « Ce n'est pas demain qu'on aura un vaccin, il nous faudra attendre au moins une dizaine d'années, sinon plus. » Le forum a également été l'occasion, pour le professeur M.C. Meyohas de l'hôpital Saint Antoine de Paris, de livrer son expérience en matière de traitements des personnes infectées par le VIH. Les données épidémiologiques du VIH et du VHC à Constantine ont fait l'objet d'une communication donnée par le professeur D. Bensaâd du CHU Benbadis. Après avoir décortiqué les chiffres à l'échelle mondiale, le professeur Bensaâd indiquera quelques chiffres sur l'infection en Algérie, il annoncera que les résultats de l'enquête menée en 1985 avaient identifié 2092 cas d'infectés, dont 740 cas de sida déclarés. Le conférencier s'appliquera par la suite à décrire les zones réservoirs et d'essaimage et de propagation du virus en Algérie, dont Tamanrasset reste le vivier le plus inquiétant au vu des flux migratoires. La représentante de l'Agence nationale du sang (ANS) a annoncé, outre l'existence d'une stratégie nationale de lutte contre le sida et l'infection par voie de transfusion, l'élaboration en cours d'un programme de lutte et de prévention qui couvrira la période 2006/2009.