Le deuxième anniversaire de la nouvelle APW, un anniversaire qui a correspondu avec sa session d'automne, demeurera un moment fort dans les annales de ses plénières. Un moment qui, véritablement, fait réconcilier les élus avec leurs électeurs. Ainsi, le traitement du dossier relatif à l'éducation aura été le premier dossier que l'APW a soutenu avec une rare maîtrise, face à un exécutif devant lequel elle ne faisait pas le poids. Les élus ont-ils finalement décidé de ne plus s'en laisser compter sur les performances du secteur de l'éducation à Aïn Témouchent, que ce soit pour ce qui est des résultats affichés, ces dernières années, au baccalauréat, ou encore concernant les flatteurs mais illusoires taux d'occupation des locaux scolaires. Des écoliers n'ont pas la possibilité de redoubler En effet, ces moyennes générales que met systématiquement, chaque année, en exergue, la Direction de l'éducation, constituent des leurres qui occultent de sérieuses dérives. Pour d'aucuns, les élus ont fait œuvre utile et se devaient d'être regardants relativement à la gestion d'un secteur envers lequel leur institution s'est montrée généreuse, votant le paiement de cours supplémentaires qui se résument en fait à du bachotage déguisé, payant le transport scolaire en milieu rural et finançant substantiellement les prix de fin d'année scolaire. Concernant les résultats aux différents examens scolaires, les membres de l'APW ont dénoncé le fait que l'objectif d'amélioration des taux de réussite ait conduit les proviseurs à exclure les lycéens dont ils pronostiquent l'échec au baccalauréat. Cette attitude est à ce point révoltante que rien de pédagogiquement efficace n'est entrepris en direction des élèves en difficulté et que, par ailleurs, Aïn Témouchent se targue de compter une moyenne de 23 à 29 élèves par classe dans les différents paliers. La rivalité dans la chasse aux bons résultats s'est aiguisée, selon les élus, au point qu'elle s'est répandue aux collèges, voire aux écoles primaires, puisque des directeurs n'hésitent pas également à exclure les élèves dont les résultats scolaires sont jugés insuffisants. Au primaire, la situation est pire puisque les écoliers qui suivent le programme de l'école fondamentale, n'ont pas la possibilité de redoubler s'ils sont en situation d'échec, cela alors qu'aucun moyen de rattrapage efficient n'est mis en oeuvre pour remédier à leur situation. Au primaire encore, dans les zones où les effectifs scolaires par classe sont squelettiques, il a été décidé de mettre en place des classes uniques qui regroupent des élèves de deux niveaux différents, ce qui équivaut à un échec programmé des écoliers qu'elles accueillent, dans la mesure où il n'existe pas d'enseignants formés pour faire face à ce type de situation. La directrice a tenté de minimiser l'affaire en rappelant qu'il n'existe que trois classes uniques, mais elle ne réussira pas non plus à convaincre dans ses réponses comme sur les autres questions. Ainsi, elle imputera l'existence de la double vacation dans sept établissements à un manque d'enseignants, ce qui est faux puisque ce système contredit plutôt la fiabilité des moyennes d'élèves par classe dont elle tire fierté. En effet, la double vacation est plutôt le signe qu'en certaines localités et en certains quartiers, il y a pénurie de locaux qu'atténue dans le calcul de la moyenne la pléthore de locaux inoccupés. A cet égard, un élu de Béni Saf révèlera qu'à Beni Khaled, il existe deux salles inoccupées alors que l'on construit quatre nouveaux locaux au même endroit, des locaux qui, selon lui, vont demeurer vacants alors que dans d'autres quartiers de la ville il en manque. La directrice n'a bizarrement pu ni infirmer ni confirmer le fait, le cas n'étant pas impossible puisque, auparavant, des constructions qui avaient été réalisées ça et là, demeurent désespérément vides. Par ailleurs, il a été déploré l'abandon de l'école Ibn Badis de Béni Saf dont la réfection a nécessité 1,2 million de DA, et de l'école Bouamama Ali 2 à El Amria. De même, il a été relevé l'occupation illégale de locaux scolaires par des organisations qui n'ont rien à voir avec l'éducation. Manque d'enseignants A cet égard et pour dégager sa responsabilité, la directrice aura cette étonnante réponse en affirmant que « Ces locaux sont occupés contre notre volonté. » Par contre, elle évitera de se prononcer sur la question des travaux de réalisation ou de réparation qui, aussitôt achevés, révèlent des vices de construction. De même, elle ne soufflera mot sur les quantités considérables de mobilier laissé à l'abandon alors qu'il pourrait servir après réparation. Et pis, bien que connaissant la teneur du rapport avant la réunion, la directrice n'a trouvé aucune réponse à donner sur la disparition d'une partie des 6 170 cartables devant être distribués aux élèves nécessiteux. Pour l'observateur, il apparaît certain que la wilaya va mener une enquête et que, si cela se faisait, bien d'autres mœurs peu ragoûtantes dont la rumeur se fait les gorges chaudes, vont être mises à jour. Y aura-t-il un salvateur coup de balai à la Direction de l'éducation., comme il a été décidé pour la DSA récemment ?