Le transport urbain et interurbain constitue encore et toujours le casse-tête chinois des usagers des hautes plaines sétifiennes. Les différents prétextes et justificatifs avancés par les gestionnaires et intervenants d'un tel secteur ne tiennent, devant de têtus faits, pas la route. La multiplication des tacots faisant office de moyens de transport et dont les prestations demeurent en deçà des souhaits des usagers devant faire avec le diktat et les sautes d'humeur des transporteurs, accentue la déprime de la cité plus que jamais polluée. Le retour du secteur public par le biais de la nouvelle régie mise en place selon le décret exécutif n° 06-503 du 24 décembre 2006, va-t-il, avec sa flotte de 30 autobus, améliorer la situation ? C'est donc un retour vers une gestion étatique du transport urbain, ce dernier étant accaparé depuis quelque temps déjà par des transporteurs privés dont les engins ne répondent, comme souligné, que très rarement aux consignes basiques d'hygiène et de sécurité. Pourtant, même si la réglementation n'exige, nous dit-on, aucune limitation d'âge pour un véhicule, elle n'en prévoit pas moins des contrôles. Ainsi, la commission des sanctions administratives a été saisie 35 fois durant l'année 2006. Le nombre de procès-verbaux traités était de 1832, dont 1367 ont abouti à des mises en fourrière (3 à 45 jours). Il existe également un programme mensuel de contrôle, géré par des inspecteurs assermentés et habilités à dresser des (PV) procès-verbaux au même titre que la gendarmerie et la police. Et pour répondre aux besoins d'une aussi grande agglomération qui étouffe, le projet de réalisation du tramway, longtemps du domaine de l'utopie, se concrétise enfin. L'étude de faisabilité vient d'être confiée au groupement Semaly-Transurb Technirail, qui disposera de huit mois de délai pour la réalisation de l'étude de faisabilité et ce, à partir de la date de remise de l'ordre de service. Le bureau d'études du groupement qui devrait être installé à Sétif dans les mois à venir, aura à déterminer le tracé et la longueur du tramway, chose qui ne devrait poser aucune difficulté, étant donné le plan urbanistique de la wilaya, particulièrement favorable à la réalisation du projet de par ses spécificités. Dans l'optique de modernisation des structures d'accueil de voyageurs qui transitent par milliers, la réalisation d'une nouvelle gare routière et pour laquelle 240 millions de dinars ont été alloués sera érigée au niveau d'El Hassi, à l'entrée est de Sétif. La réalisation de cette nouvelle gare permettra de désengorger ce flux en départageant les moyens, et en prenant en charge le transport des voyageurs du côté est de la ville, tandis que l'activité de l'ancienne gare sera orientée au transport du côté ouest. Selon le directeur des transports, les travaux de réalisation de la gare d'El-Hassi devraient débuter durant le 1er semestre 2007. Il convient de souligner que l'ancienne n'a de gare que le nom. Faute d'une bonne gestion, la structure est un espace de désœuvrés, de voleurs et de drogués. La salubrité des lieux où le fast-food est roi, n'est, le moins qu'on puisse dire, pas le fort de l'espace abandonné à un triste sort. Les doléances d'une partie des 50 000 usagers qui empruntent l'infrastructure ainsi que les nombreux écrits de presse, sont restées lettre morte. On apprend, par ailleurs, qu'une enveloppe de 4 milliards de centimes a été dégagée pour la réalisation d'une gare routière à Aïn Oulmene, dont le taux d'avancement est estimé à 20% et qui s'inscrit dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux. D'autres travaux de réalisation de circuits de conduite à Aïn Oulmene et Aïn Azal, estimés à 15 millions de dinars, devraient également débuter sous peu. En attendant la réalisation de ces « Moundjazete » ne devant pas rester des coquilles vides, les gens des Hauts-Plateaux demeurent « otages » de vieux réflexes. Ferrad Sawsen , Kamel Beniaiche