La route menant de Seddouk, chef-lieu de daïra, vers les villages de la commune de M'Cisna est dans un état lamentable. Crevasses, nids de poule et affaissements de la chaussée à certains endroits rendent celle-ci presque impraticable. Les automobilistes qui empruntent cette unique voie d'accès aux villages de Sidi Saïd, Amagaz, Imoula, Ighil-Ouantar … vivent un véritable calvaire à chaque fois qu'ils sont obligés de faire ce trajet. Les transporteurs privés de voyageurs, qui sont, eux, contraints de faire la navette quotidiennement, ne cessent de manifester leur colère d'autant plus, assurent-ils, que ce tronçon a bénéficié d'une enveloppe budgétaire pour sa réhabilitation et son revêtement et même qu'un entrepreneur a été retenu pour ce faire. Sur les lieux, nous avons constaté un semblant de début de chantier. Laissant éclater sa colère, un propriétaire d'un fourgon de transport de voyageurs nous lance par dépit : « nous avons saisi les autorités locales, tant au niveau de notre APC qu'à celui de la daïra de Seddouk et en guise de réponse à nos doléances, on nous fait patienter. Avec l'augmentation du carburant, des assurances, des pneumatiques et pièces de rechange, des impôts et du droit de stationnement, nous n'arrivons plus à joindre les deux bouts. La direction des transports de la wilaya de Béjaïa s'oppose à l'augmentation du prix des places et d'ailleurs, les voyageurs verront cela d'un mauvais œil car les gens d'ici sont pour la plupart des citoyens à faible revenus », ajoute-t-il. A l'entrée de Sidi Saïd, chef-lieu de la commune, les travaux d'élargissement de la chaussée qui y ont été entamés il y a belle lurette ne semblent pas se terminer de sitôt. Avec les intempéries de ces derniers jours, des mares d'eau se forment ici et là et seuls les habitants de la région connaissent les pièges à éviter. « Vous appelez ça un chef-lieu de commune ? Et dire que des ministres sont passés par là l'année dernière et ont fait des promesses de désenclaver cette région qui compte parmi les plus pauvres du pays et n'ayant aucune ressource, à part les subventions et les budgets d'équilibre alloués au compte-gouttes par la wilaya », se plaint notre interlocuteur.