Finalement, il a fallu attendre 2007 et l'arrivée de Brahim Benghayou pour voir cette catégorie de citoyennes jouir des mêmes avantages sociaux que les autres. Mieux, ces demoiselles en âge de marier, résideront en milieu urbain et seront suivies par la Direction de l'action sociale de la wilaya. On ne peut trouver mieux comme démarche tendant à réhabiliter et à insérer dans la société les enfants assistés et les personnes en difficulté sociale. Ils sont 56 entre filles et garçons à figurer sur la liste des assistés de l'Etat. Bébés de quelques jours ou mois à la date de leur abandon par leur génitrice, ils ont grandi dans un des centres de la DAS à El Moukaouama. Le centre de l'Elisa sert, généralement, de « domicile » à 50 enfants assistés âgés de 6 à19 ans pour entamer leur vie d'adulte. Seize sont scolarisés dans les 3 paliers de l'éducation (11 dans le primaire, 4 dans le moyen et 1 au lycée). Huit autres atteints de différents handicaps sont pris en charge dans des établissements spécialisés. Dans ce milieu des pupilles de la nation, les visages sont différents, mais le drame est le même. Car, les précédentes années, ils voyaient toujours dans le regard des autres les mots « fruit de l'infamie ». Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Sous l'impulsion de leurs encadreurs de la DAS, beaucoup ont réussi leur cursus scolaire. D'autres sont arrivés à se placer dans le monde du travail et à fonder un foyer. Il y a enfin ceux et celles qui, vivant dans le flou, ne sont pas arrivés à éviter la souffrance de se sentir exclus et une certaine culpabilité de l'être. C'est l'ensemble de ces aspects que la DAS, sous la conduite de Mme Yahyouche a pris en charge. Cette direction a envahi le terrain et exploite au mieux son droit d'ingérence dans la vie des assistés et des démunis. Elle a multiplié les actions tendant à éliminer les images et les pictogrammes réducteurs qui étaient de mise à chaque fois que le dossier de ces enfants assistés était avancé. Ces 13 logements, les contrats pré-emploi et poste de travail permanent ou dans le cadre du filet social que la DAS est arrivée à décrocher pour ses pensionnaires, attestent que le toboggan de l'exclusion pour cette catégorie de citoyens a ralenti. « Cela fait 5 ans que la wilaya m'a attribué un logement et que je travaille comme agent d'administration dans une école. J'ai pratiquement oublié que je suis une fille pupille de la nation. Je ne manque de rien grâce à Dieu et bientôt je vais me marier » avoue Razika, une fille de l'assistance de 26 ans. D'autres assistées font l'objet d'une attention particulière des services de cette institution sociale. Il s'agit des 24027 veuves et 19005 femmes divorcées au 31 décembre 2006. Notamment celles qui hantent quotidiennement les couloirs des services de la DAS à la recherche du minimum pour survivre. Elles sont rarement déçues. « Nos actions ne se limitent pas au seul aspect encadrement administratif et financier. Nous intervenons sur le terrain pour répondre aux différents besoins des démunis, handicapés, SDF, personnes sans couverture sociale », précise la responsable de la DAS.