Le ministère des Ressources en eau n'exclut pas le recours à un nouveau plan de restriction dans la distribution d'eau pour pallier le problème de la sécheresse qui perdure depuis des mois. La faible pluviométrie enregistrée durant les mois de janvier et février a, semble-t-il, contraint les autorités à poursuivre leur politique prudentielle. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Djelfa. « Nous avons pris, auparavant, une batterie de mesures de restriction dans la distribution de l'eau. Au jour d'aujourd'hui, le taux de remplissage de nos barrages est de plus de 41%. En comparaison avec l'année dernière, à la même période, nous avons enregistré le même taux », a-t-il déclaré. Mais, a-t-il expliqué, il faut prendre toutes les précautions et maintenir les restrictions, d'autant que la pluviométrie enregistrée durant le mois de février, est faible. « Généralement en avril, le taux de remplissage des barrages atteint les 50%. Nos barrages se rechargent à hauteur de 7% en février et 6% en avril. Pour cette année, je ne pense pas qu'on va atteindre ce taux », a-t-il expliqué. Dans la foulée, Abdelmalek Sellal a indiqué que son département pourra recourir à un nouveau plan de restriction. Ce plan, a-t-il souligné, touchera notamment les wilayas de Sidi Bel Abbès et Aïn Témouchent, deux régions qui souffrent de la sécheresse. « Pour le Centre et l'Est, il n'y a absolument pas de problème », a-t-il ajouté. Selon lui, avec le lancement de l'usine de dessalement d'eau d'Alger (200 000 m3/jour) et l'installation d'une unité de dessalement d'eau à Chlef, le problème sera résolu. Pour l'est du pays, l'orateur a annoncé la mise en service, dès le mois d'avril prochain, du barrage de Ben Haroun. Ce projet, longtemps attendu, est en mesure, a estimé le ministre, de satisfaire les besoins en eau des wilayas de Constantine, de Mila et les régions limitrophes. L'autre projet qui s'annonce très important est la réalisation d'une méga unité de dessalement d'eau de mer à Mers El Hadjadj (ex-Port aux poules, Oran). Les appels d'offres pour sa réalisation seront lancés dans quelques jours, et les travaux de construction commerceront avant la fin de l'année en cours. « Cette unité qui produira 500 000 m3/jour va résoudre les problèmes en eau de la wilaya d'Oran, dont les besoins sont estimés à 350 000 m3/ jour en été et 300 000 en hiver », a-t-il enchaîné. Revenant sur la question du respect des normes en matière des eaux minérales, le ministre a précisé que les producteurs ont un délai de 3 mois pour se conformer à la dernière classification faite par son département. « On ne peut pas exiger des gens de jeter les stocks d'étiquetage qu'il ont préparés déjà », a-t-il expliqué. Toutefois, une fois le délai expiré, le ministère, a-t-il indiqué, ne tolérera aucune transgression de la classification établie. « L'essentiel est que, en ce moment, les gens peuvent faire le distinguo entre une eau minérale et celle qui ne l'est pas. Après les trois mois, s'il y a transgression nous recourrons aux sanctions. Nous allons d'abord envoyer des mises en demeure, s'il n'y a pas de résultat, nous intenterons des actions en justice », a-t-il lancé.