Au moins une douzaine d'entreprises étrangères sont intéressées par la gestion déléguée de l'eau dans les grandes villes telles qu'Annaba, Constantine et Oran. L'information a été donnée, hier, par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en marge de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de M'sila. Selon le ministre, les firmes ayant soumissionné pour briguer ledit marché sont de nationalités allemande, anglaise, espagnole et française. « Il y a une douzaine d'entreprises qui ont soumissionné pour assumer la gestion de l'eau dans ces wilayas. Actuellement, nous sommes, avec le bureau d'études, en train d'étudier les offres », a-t-il déclaré. Parmi ces entreprises, a-t-il ajouté, il n'y a pas la française, Suez, qui assure, depuis plus de sept mois, la gestion déléguée de l'eau au niveau de la capitale. Pourquoi ? Le ministre n'explique rien. L'entreprise Suez a, rappelons-le, pris le marché se rapportant à la gestion déléguée de l'eau dans la ville d'Alger suivant le procédé du gré à gré, pour un montant s'élevant à 117 millions d'euros/an. La désignation de l'entreprise ou des entreprises devant assurer la gestion de l'eau dans les villes citées devra se faire, a précisé Abdelmalek Sellal, d'ici à la fin de l'année en cours. Afin de pallier le problème du manque d'eau en Algérie, le gouvernement, a souligné encore Abdelmalek Sellal, a décidé de lancer plusieurs projets au courant du 1er semestre de l'année prochaine. Le recours au dessalement plus pointu de l'eau de mer est l'une des options choisies par les pouvoirs publics pour éviter toute mauvaise surprise. Ainsi, la grande usine de dessalement d'eau d'Alger sera, selon l'orateur, opérationnelle à la fin du mois de septembre 2007. Revenant sur le programme de restriction dans la distribution de l'eau, décidé par les services du ministère, Abdelmalek Sellal a précisé que le pays ne souffre pas pour le moment d'une pénurie. La décision prise n'est, selon lui, que préventive. Le but du programme en question est bien déterminé. Il s'agit d'assurer aux consommateurs, et pour longtemps, une alimentation en eau potable au cas où la situation de sécheresse persiste. L'application du plan ministériel induira un chamboulement dans la distribution de l'eau potable à travers le territoire national. « Les restrictions seront en terme du volume horaire pour certaines régions et en terme de journées pour d'autres », a-t-il souligné. La région qui souffre réellement du problème est l'Ouest du pays, notamment les wilayas de Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent et Mascara. Toutefois, le ministre a tenu à rassurer les citoyens. Les réserves existantes, a-t-il indiqué, sont importantes. Pour économiser plus d'eau des barrages, le ministère a opté, outre la réduction des prélèvements au niveau de ces derniers, pour l'exploitation des eaux souterraines. « Pour compenser le déficit, nous allons mettre le paquet sur l'utilisation du champ captant de Baraki qui a été nettoyé, après le dernier problème survenu suite au mélange de l'eau avec les hydrocarbures. Nous allons également récupérer 29 forages qui existent dans la banlieue d'Alger », a-t-il fait savoir. S'exprimant sur l'apparition de la typhoïde dans plusieurs régions du pays, en particulier dans la wilaya d'El Oued, M. Sellal a affirmé que cette pandémie est due à la consommation des eaux de forages illicites qui ont tendance à se multiplier. La wilaya d'El Oued, selon lui, compte à elle seule près de 120 000 forages agricoles, ce qui complique davantage l'opération du contrôle. Au problème des forages illicites s'ajoutent, a expliqué le ministre, ceux de la remontée des eaux et l'absence des réseaux d'assainissement. Dans le but de remédier à ce problème, les autorités ont lancé un projet de réalisation de 57 forages dans ladite wilaya, afin de pomper les eaux superficielles et de les transférer dans les stations de traitement. Ce projet coûtera, selon M. Sellal, 25 milliards de dinars.