Le service administratif de la commune de Tizi Ouzou n'arrive pas à en finir avec la confusion dans laquelle il se débat. Le scandale de falsification de pièces d'état civil et de détérioration des registres d'archives qui a abouti à l'interpellation de 14 employés de ce service la semaine dernière ne fait qu'aggraver l'anarchie qui y règne. Du coup, cette affaire n'a pas manqué de pénaliser davantage le simple citoyen. En effet, la délivrance des pièces d'état civil est perturbée depuis l'éclatement de cette affaire. Les employés du service des archives, affectés par ce scandale, ne travaillent plus d'une manière régulière, et ceci fait que la remise des documents aux citoyens accuse des retards ces derniers jours. En tout cas, devant les guichets, l'affluence du public a quadruplé, ce qui contraint les demandeurs de pièces administratives à une attente de plusieurs heures. Au sein de ce service, les fonctionnaires de la municipalité regrettent que les autorités n'aient pas réagi à temps pour arrêter le mal qui rongeait le service de l'état civil depuis longtemps. A cet égard, il nous a été donné de constater que le P/APC a été destinataire de plusieurs rapports signalant des anomalies au niveau des archives. Au mois d'août 2006, un plan d'action pour la réorganisation de l'état civil a été adopté et des directives ont été prises, dont, entre autres « ne plus employer le personnel du filet social à l'état civil, responsabiliser les archives, interdiction de faire sortir les registres quel que soit l'ordre donné et interdiction aux citoyens de remplir eux-mêmes les documents administratifs ». Mais ces mesures n'ont pu arrêter l'anarchie. Le 22 septembre 2006, le chef de service de l'état civil, soit moins de 20 jours après son installation (installé le 22 août), a saisi le P/APC sur la détérioration de 66 registres de naissances datant de 1920 à 1974. Parallèlement, le même responsable adressera un deuxième rapport où il souligne qu'« une feuille du registre de mariage (contenant deux mariages) de l'année 2000 a été délibérément arrachée ». Ceci renseigne sur le lourd contentieux et une situation grandement irrégulière dont a hérité le responsable en question. Au sein de l'APC, certains élus ont même reconnu que le problème de falsification des documents remonte à une longue date. Les demandeurs de la nationalité française et les candidats à l'émigration au Canada sont les premiers à faire usage de ce trafic. La justice qui s'est saisie de cette affaire parviendra-t-elle à mettre fin à cette confusion ? Outre l'état civil, c'est le service technique qui est éclaboussé depuis la suspension de son directeur il y a quelques jours. Le responsable en question vient de faire l'objet d'une mesure administrative prise par la justice à son encontre, concernant l'affaire d'une école primaire qui a été réceptionnée en 2001 et gravement endommagée par le séisme du 21 mai 2003. Les travailleurs, pour leur part, déplorent le climat d'insécurité dans lequel ils évoluent. Des sources internes ont fait savoir que la commune ne dispose que de six agents de sécurité qualifiés. En conséquence, ils revendiquent l'installation pure et simple d'un poste de police au sein de la mairie.