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Détruire l'état civil, c'est effacer une partie de l'identité et de la mémoire du peuple Des registres sont détruits par des fonctionnaires des APC de Tizi Ouzou
Des esprits malintentionnés semblent exploiter toutes les pistes qui mènent à occulter l'histoire et la mémoire de la population de la région de Kabylie. Ceux-ci agissent dans les bureaux des administrations municipales, devant assurer le fonctionnement normal de ces institutions dédiées à la population et à préserver de fait les archives de nombre de générations. Outre certains fonctionnaires de mairie qui exploitent le poste occupé au sein des APC pour gonfler leur salaire en usant de moyens illégaux de trafic et de falsification de documents et de graves subterfuges, les pouvoirs publics, déjà hors coup dans les secteurs et domaines de développement économique et humain, se complaisent dans une position à la limite de la complicité dans les affaires de destruction de pièces administratives, les différentes atteintes à l'état civil et interviennent nonchalamment dans les scandales qui éclatent suite à des violations dangereuses de ce service et qui sont colportées par l'opinion sur la place publique. Qui pourrait ignorer, a fortiori un fonctionnaire d'une administration publique, la gravité et les conséquences de la destruction ou de la détérioration d'un acte ou d'un registre d'état civil sur la gestion de la mémoire et des biens de la collectivité ? Si les nombreux cas découverts de dégradation volontaire de pièces, de faux et d'usage de faux de documents officiels à des fins de falsification et d'usurpation d'identité et de la situation d'état civil, ou dus simplement à l'irresponsabilité, l'inexpérience et la mauvaise formation des agents administratifs ne mettent pas en cause ce complexe qu'ont des représentants zélés des pouvoirs publics à l'égard de tous les apports affectifs, intellectuels et matériels qui forgent et consolident l'identité millénaire du peuple algérien (les problèmes nés de la nomenclature des prénoms et les tracas des familles à porter un prénom amazigh sur un registre des naissances de l'APC en est un exemple d'actualité), il est cependant urgent d'alerter l'opinion publique sur les désastres de ces entorses et dérives administratives qui prennent de l'ampleur au niveau de la quasi-totalité des mairies de Kabylie. La disparition de pièces d'état civil et de registres, leurs très mauvaises tenue et sécurisation, la détérioration et le trafic dans les actes administratifs et aussi l'abandon des technologies informatiques dans le service des archives et la délivrance des pièces d'état civil sont le lot des affaires courantes au sein des mairies de la région de Kabylie. A ce sujet, dans beaucoup d'APC, on recourt à l'exploitation de jeunes inexpérimentés et sans conscience professionnelle de la responsabilité et de la valeur des archives, recrutés dans le cadre des dispositifs contre le chômage, et auxquels on confie sans remords le service d'état civil. Sans parler de l'incivisme et des prestations anarchiques des agents d'accueil et de sécurité et des préposés au guichet, prestations dues au public dont les nerfs sont mis à rude épreuve dès qu'il franchit l'entrée de n'importe quelle APC de Tizi Ouzou où par exemple on fait la queue même pour demander le numéro du guichet qu'on cherche. Entre 2006 et 2007, 66 registres de l'APC de Tizi Ouzou représentant des décennies de mémoire collective ont été altérés ou partiellement détruits par des fonctionnaires de la même institution. 14 fonctionnaires étaient poursuivis par la justice, dont 5 ont été placés sous mandat de dépôt et le chef de service suspendu depuis de ses fonctions. A ce jour, le procès de cette grave affaire n'a pas eu lieu et l'opinion s'interroge sur les raisons des lenteurs qui caractérisent l'instruction du dossier et la non-programmation d'un procès. Une année après, une autre affaire du genre éclate dans le même service de la même APC : trois pages du registre de l'an 1975 sont détruites ; le procès des mis en cause a eu lieu il y a environ deux semaines, trois personnes ont été condamnées à un an avec sursis et 10 millions d'amende. Alors qui a intérêt à détruire une précieuse partie de la mémoire des Kabyles ?