En dépit des énormes possibilités qu'il offre en matière de création d'emplois, le microcrédit demeure toujours un créneau méconnu faute de canaux d'information et de médiatisation auprès des jeunes chômeurs. Selon Lazhar El Bahi, directeur de l'agence nationale de gestion de microcrédit Angem pour la wilaya de Constantine, le procédé a pu venir en aide jusque-là à 500 bénéficiaires dont une bonne partie sont des femmes au foyer, alors que plus de 2000 dossiers pour le financement de projets ont été déjà finalisés et seront concrétisés au plus tard au mois de mars prochain. Un bilan qualifié de satisfaisant, surtout que le système de financement des petits projets n'a débuté qu'en 2006, mais il est en avance par rapport à d'autres wilayas, estime le directeur de l'agence. Le programme du microcrédit, qui touche trois catégories de demandeurs d'emploi, a connu son premier succès avec la première formule qui a couvert, selon Lazhar El Bahi, les douze communes de la wilaya. Il s'agit d'octroyer aux demandeurs un prêt de 30 000 dinars sans intérêts, remboursable sur quinze ans, après une exonération de paiement durant les trois premiers mois. « Nous avons répondu à toutes les demandes et nous avons fait bénéficier surtout des femmes au foyer, mais nous avons aussi aidé des non-voyants, des sourds-muets et des handicapés moteurs, grâce à une bonne coordination avec la direction de l'action sociale », notera ce responsable, qui cite surtout les petits projets dans l'aviculture et l'apiculture. Même si la formule a permis une autonomie financière pour plus de 500 jeunes chômeurs, l'Angem trouve toujours une difficulté pour le recouvrement de ses prêts, malgré les recettes appréciables que les projets ont pu, dans les pires des cas, procurer aux concernés. Sans sombrer dans l'alarmisme, les responsables de l'Angem préfèrent privilégier la sensibilisation et la persuasion pour convaincre les mauvais payeurs de s'acquitter de leur dû, au profit d'autres jeunes. Notons que l'Angem propose aussi une seconde formule de financement mixte variant entre 50 000 et 100 000 dinars, avec une participation personnelle de 3% et un prêt bancaire représentant 97 % du montant du projet. Le secteur de l'artisanat est celui qui a le mieux profité de cette possibilité ayant permis la création de microentreprises des produits de broderie et autres activités traditionnelles. « C'est grâce surtout à une assistance de l'agence qui assure la gratuité de l'étude technique du projet et le suivi des démarches auprès des banques », précise le directeur de l'Angem. La formule qui semble susciter un grand engouement parmi les jeunes reste celle du financement triangulaire pouvant atteindre 400 000 dinars réservés pour l'achat des équipements, où les diplômés universitaires auront à contribuer à hauteur de 3% du montant du projet, alors que l'agence assure un prêt sans intérêts pour couvrir 27%, et la banque garantira les 70% restants avec un taux d'intérêt de 1,5%.