Le procès Khalifa qui se déroule, depuis cinq semaines au tribunal de Blida, a mis à nu les contradictions et les insuffisances, dont souffre la justice algérienne. C'est ce qu'a affirmé hier le secrétaire général de l'UDR, Amara Benyounes, à l'ouverture de la réunion de la coordination régionale centre de son parti, tenue hier à Alger. « Comment le ministre de la Justice, accusé par Abdelmoumen Khalifa de détenir un compte dans l'une des agences de sa banque à Koléa, n'a pas été inquiété par la justice ? », s'est-il interrogé. « Un escroc peut dire des vérités », a-t-il enchaîné, en faisant allusion à l'ex-patron d'El Khalifa Bank qui, dans une interview accordée au quotidien français, Le Figaro, avait affirmé que Tayeb Belaïz détenait un compte bancaire au niveau de l'agence Khalifa de Koléa. L'orateur estime, dans ce sens, que la justice n'avait pas voulu agir parce que la personne citée n'est autre que son premier responsable, en l'occurrence Tayeb Belaïz. En relevant l'importance de l'ouverture du procès à la presse, Amara Benyounes a déploré également le fait que la justice n'a pas réagi aux sorties des présidents du MSP et du RCD, qui ont affirmé avoir des listes de hauts responsables impliqués dans l'affaire Khalifa. Le premier responsable de l'UDR a blâmé aussi la porte-parole du PT qui, selon lui, a condamné la décision de la justice concernant cette affaire avant que le verdict soit prononcé. « Il y a des partis politiques qui veulent utiliser le procès Khalifa pour casser le secteur privé. Ce dernier est l'ossature de l'économie nationale et il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac », a-t-il lancé. Revenant sur la question des législatives, les militants de l'UDR, selon lui, seront présents lors de cette élection, mais sous la casquette d'une autre formation politique, d'autant que son parti n'est pas agréé. « Des partis démocrates républicains », a-t-il précisé. « Nous étions en contact avec des partenaires politiques. Aujourd'hui, il est quasi officiel, nous allons aux élections législatives avec nos partenaires », a-t-il annoncé. Le choix est porté sur la constitution des listes communes avec d'autres partis. Mais quels sont ces partis aux côtés desquels l'UDR prendra part aux législatives ? Une chose est sûre : le parti d'Amara Benyounes ne va pas s'associer avec l'Alliance présidentielle, les partis islamistes et encore moins avec le RCD et le FFS. Ces derniers ont été critiqués par le patron de l'UDR. La précision d'Amara Benyounes permet de voir plus clair. « Nous étions en contact avec nos partenaire depuis juin 2006 », a-t-il ajouté. Durant cette période, une rumeur consistant à dire que l'UDR va fusionner avec l'ANR de Réda Malek avait circulé. Ainsi, l'alliance de l'UDR sera faite vraisemblablement avec l'ANR. Cette nouvelle alliance va compter certainement sur le soutien des archs, aile de Belaïd Abrika, avec qui le responsable de l'UDR partage des positions. Pour le scrutin du 17 mai prochain, Amara Benyounes a appelé ses militants à oublier momentanément la chapelle UDR et consacrer leurs efforts à récolter de meilleurs résultats. « Associé veut dire compromis. Donc, il ne faut pas insister à ce que les militants de l'UDR soient tête de liste dans toutes les wilayas. Il y aura des wilayas où nous serons tête de liste », a-t-il dit devant une centaine de militants en les exhortant à confectionner leurs listes et à les envoyer à la direction du parti avant la fin du mois de mars prochain. La participation aux législatives n'est pas, selon lui, une fin en soi. L'objectif primordial de cette participation est « la reprise en main de la structure organique ».