Après avoir vainement tenté le dialogue avec la direction, des anesthésistes sont rentrés dans une colère noire mal contenue et qui a vite fait de se transformer en sit-in à l'intérieur même de l'enceinte pour finir dans l'après-midi au siège de la DSP. Avant d'atterrir dans les bureaux du premier responsable du secteur, les anesthésistes ont bruyamment fait état de leur dépit devant ce qu'ils considèrent comme « un mépris » du directeur qui refusait d'accéder à leurs vœux de procéder au remplacement d'un de leurs pairs démissionnaire. Une pagaille indescriptible régnait hier dans les escaliers devant des malades et visiteurs ébahis. Boughaita Rachid, le directeur du secteur sanitaire qui était injoignable durant la matinée, aurait émis le vœu de recevoir une délégation des protestataires mais le malaise qui couvait depuis des lustres semblait s'exacerber et prendre de l'ampleur. Climat délétère Les médecins spécialistes conventionnés sont aussi en colère. Ils avaient émis le vœu de démissionner car le directeur aurait exigé l'implication du médecin de garde dans toute prise de décision concernant les urgences. Une situation de confusion générale entourait les lieux et les syndicalistes ; ceux de l'UGTA, en sont venus jusqu'à s'expliquer avec véhémence sur une situation intenable qu'ils décident d'infléchir pour imposer leurs droits. A vrai dire, le ton était donné dès jeudi quand les spécialistes emmenés par Hemaidia, chirurgien et néanmoins président du conseil régional d'éthique médicale. Vendredi, Docteur Hemaidia, accompagné par des membres du bureau, semblait tempérer la colère mais hier le conflit ne semblait pas avoir trouvé son épilogue bien que rien d'officiel n'ait été signifié. Une colère qui a tout l'air de se répandre telle une traînée de poudre si l'on prend en compte l'autre grande grogne des travailleurs de l'hôpital neuropsychiatrique Hamdani Adda qui, pétition à l'appui, sont venus se plaindre des relations de travail tumultueuses avec un médecin spécialiste actuellement en formation à Alger. Nos tentatives de nous rapprocher de la directrice de cette infrastructure pour s'enquérir de près de l'évolution du problème ont été vaines. Beaucoup soutiennent que le climat est délétère dans cet hôpital régional qui semble avoir perdu sa sérénité. Messikh Salah, le premier responsable du secteur, s'agissant de la controverse née entre le personnel et la spécialiste, parle « d'une mission d'enquête instruite sur place et qui a valu pour l'heure des sanctions prises contre deux surveillants qui auraient outrepassé leurs missions ». « On ne tolèrera plus les dépassements », averti-t-il. Et d'ajouter : « Nul n'a le droit de s'en prendre à une spécialiste qui tente de mettre de l'ordre et qui plus est, dans un contexte marqué par la rareté de spécialistes, dont Tiaret en a grandement besoin ».