La construction d'une zone de libre-échange entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Algérie est toujours d'actualité », nous a confirmé Smaïl Chikhoun, président du Conseil d'affaires Etats-Unis-Algérie (USABC), en marge du 2e symposium algéro-américain consacré à la construction et aux infrastructures. La non tenue de réunions entre les deux parties depuis plus d'une année, notamment dans le cadre de la Trade and Investment Framework Agreement (TIFA), n'est pas à interpréter comme un gel du projet mais seulement due à un problème de calendrier, explique le président de l'USABC. Pour M. Chikhoune « Algériens et Américains n'arrivent pas à trouver une date pour l'organisation de la 3e TIFA ». Les Américains attendent, en fait, la conclusion de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour accélérer la mise en place d'une zone de libre-échange (ZLE) d'autant plus que celle-ci implique des conditionnalités plus draconiennes que celles présidant à l'accession à l'OMC. Il est utile de préciser que l'établissement d'une ZLE avec l'Algérie entre dans le cadre d'un projet américain plus global visant l'espace économique constitué par l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Avec les démantèlements tarifaires induits par l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), les Etats-Unis se retrouvent dans une situation désavantageuse sur le marché algérien. Pour preuve, l'Europe est fournisseur de l'Algérie à hauteur de 70%. Ceci étant, les relations algéro-américaines, dans le domaine économique, prennent, semble-t-il, la trajectoire de la diversification en dehors de l'énergie. « L'Algérie est non seulement un vaste chantier avec des programmes de développement dans tous les secteurs, mais un pays crédible, solvable et jouissant d'une expertise et d'un savoir-faire non négligeables autant que de conditions et avantages favorables sur tous les plans », a souligné Smaïl Chikhoune. Les Américains en « stand-by » Les entreprises américaines sont à la recherche de partenariat dans l'ensemble des secteurs, notamment la construction, les ressources en eau, les infrastructures et la promotion des investissements. En témoigne la forte participation qu'a connue le 2e symposium algéro-américain. Les dirigeants de grandes entreprises américaines, à l'image de Washington Group International, Ellis World Alliance corporation, Parsons Development ou Wink Global, ont été du voyage. Le centre de leurs intérêts était les budgets dégagés dans le cadre du plan quinquennal. D'après Chikhoune, les sociétés américaines en Algérie sont intéressées par la participation à la réalisation des infrastructures d'accompagnement de l'autoroute Est-Ouest, comme l'électrification le long des voies, les stations-services, les aires de repos, les motels, les rocades et autoroutes, les ouvrages d'art, le programme de logement du gouvernement, les unités de dessalement de l'eau de mer et les centrales énergétiques, les conduites et raccordements d'eau comme le projet Tamanrasset-In Salah, les infrastructures portuaires comme le projet des Issers, aéroportuaires, les transports, et diverses autres. Interrogé sur la lecture américaine de la nouvelle stratégie industrielle des pouvoirs publics, le président de l'USABC s'est contenté de dire qu'en l'absence de « document officiel », il est impossible de se prononcer. « Nous attendrons le document qui découlera des assises pour porter une appréciation », a-t-il conclu.