Le ministère des Affaires religieuses vient de mettre en place un nouveau cahier des charges pour les agences touristiques organisant la omra. Ce cahier des charges, qui comporte 23 articles, est un condensé de restrictions et d'obligations dont doivent s'acquitter les agences organisatrices de ce type de voyage dans les Lieux Saints. Parmi les « nouveautés », critiquées par les agences touristiques, il y a « l'autorisation annuelle » qui devrait être fournie par le ministère du Tourisme. Cela fera certainement sombrer les agences dans des tracasseries administratives interminables au vu, notamment, de l'importance du nombre de documents nécessaires pour la demande d'autorisation. Ce n'est cependant pas ce qui inquiète le plus les propriétaires des agences touristiques, mais c'est le risque que l'agrément leur soit retiré en cas de défaillances organisationnelles apparentes durant le voyage et le séjour. Cela est « inquiétant » dans la mesure où il n'est pas spécifié dans quels cas est applicable une telle « sanction extrême ». Il est aussi signifié dans le nouveau cahier des charges l'obligation de faire le voyage par avion. Cela est extrêmement défavorable aux agences spécialisées dans ces voyages dans la mesure où le billet d'avion est très cher. Ce qui induira inéluctablement un surcoût du voyage qui pourrait être dissuasif pour nombre de citoyens à la bourse moyenne. « Il faut savoir que le prix actuel d'un billet d'avion Alger-Djedda constitue 70% du coût total de la omra », nous dira le propriétaire d'une agence touristique. Autre chose qui mérite d'être signalée, c'est que les agences sont contraintes de prendre en charge un « guide religieux » devenu obligatoire en dépit du fait que le ministre des Affaires religieuses lui-même avait reconnu, récemment, que 60% des guides accompagnateurs des délégations des hadjis en 2006 n'ont pas accompli leur devoir. Autre nouveauté : les agences sont contraintes de prendre en charge les frais supplémentaires qui pourraient être induits par l'égarement d'un membre de leur délégation, notamment le billet d'avion retour. La responsabilité morale et matérielle de l'agence est totalement engagée dans le cas de décès ou de perte d'un membre de sa délégation. Une responsabilité qu'elle est appelée à assumer pleinement toute seule en vertu de l'article 16, lequel est pourtant en contradiction avec l'article 7 de ce nouveau cahier des charges. En effet, l'article 7 stipule que l'agence doit verser dans les caisses de la commission nationale de hadj et de la omra 500 DA sur chaque personne en contrepartie de la prise en charge par la délégation algérienne établie à La Mecque et à Médine des personnes égarées, de celles ayant perdu leurs pièces d'identité (passeport), de celles tombées malades pendant le séjour et l'accomplissement de la procédure d'inhumation pour les personnes décédées. Une contrepartie remise en cause par l'article 16 selon lequel l'enterrement des décédés et la prise en charge des malades « retombent » sur le dos des agences. Aussi, en cas de défaillances d'une agence sous-traitante, c'est uniquement celle-ci qui est passible d'une sanction. Bref, les agences opérant dans ce domaine voient dans ce nouveau cahier des charges « trop » d'obligations sans avoir le moindre droit. C'est ainsi qu'elles sont en train de s'organiser pour préparer une riposte et tenter de faire valoir leurs droits et préserver leurs intérêts.