Controverse n Les agences de voyage déclarent être, sérieusement, perturbées cette année, au vu des nouvelles dispositions prises par le département de Ghoulam Allah, d'autant plus qu'elles n'ont pas été consultées lors de l'élaboration du nouveau cahier des charges. Parmi les nombreux points de discorde figure la taxe de 500 DA imposée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs aux agences de voyages sur chaque pèlerin. Peu convaincus des arguments avancés par le ministère, les professionnels du secteur font remarquer, à cet effet, qu'il existe une contradiction entre l'article 7 et l'article 16 du nouveau cahier des charges. Le premier indique que cette taxe intervient pour faire face aux éventuelles défaillances de la part des agences de voyage, quant à la prise en charge des malades, des égarés et de rapatriement des corps des personnes décédées dans les lieux Saints... Le second article stipule, cependant, que c'est à l'agence de garantir la prise en charge de tout imprévu, d'autant plus qu'il existe un contrat de voyage. Consternés par cette mesure, les responsables des agences voient en cette contribution «une double assurance. Il existe un contrat de voyage et une assurance pour chaque pèlerin qui est à même de couvrir tous les tracas cités dans le cahier de charge en question», explique Ali Yahi, représentant de l'agence de voyage Bicha à Bab El-Oued. «Ce montant est payé pour chaque candidat au profit de la Commission nationale du pèlerinage et de la Omra.» Ces frais couvriront, selon le ministère, les services assurés par la mission à La Mecque et à Médine «or cette mission ne s'est jamais préoccupée des pèlerins figurant dans la liste des agences. Pis encore, les pèlerins des agences privées sont totalement ignorés par cette mission, lorsqu'ils sont récupérés par les autorités saoudiennes dans le cas des égarés», a t-il ajouté. L'autre incohérence soulevée par les responsables des agences est relative au guide religieux qui, selon ce nouveau dispositif, doit être désigné et agréé par le ministère des Affaires religieuses pour encadrer pas plus de 35 pèlerins. Cette mesure controversée a, toutefois, été revue à la suite des contestations des nombreuses agences concernées par la campagne de la Omra. «Le ministère a établi cette mesure pour éviter, dit-il, toute déviation religieuse vers d'autres rites que le Malékite. Mais la Omra étant un petit pèlerinage est beaucoup moins compliquée que le hadj, et de ce fait, l'encadrement religieux de l'agence suffit amplement», affirme le représentant de l'agence Bicha. Le transfert de la devise vers l'Arabie saoudite est l'autre point qui a soulevé de vives critiques à l'égard du nouveau cahier des charges. En l'absence de tout mécanisme légal, selon les témoignages des concernés, les agences sont contraintes d'opérer illicitement, alors que le ministère exige des explications sur la manière utilisée pour le transfert de cet argent. «Nous sommes un secteur de services et par conséquent le transfert de la devise vers l'étranger nous est interdit, contrairement aux bureaux d'import-export pour lesquels la banque centrale assure le transfert», explique notre interlocuteur. Nous apprenons, toutefois, à travers cette même agence que des pourparlers sont en cours avec la banque centrale pour trouver un mécanisme pouvant dénouer cette problématique.