Mme Djamila B. (Alger) L'Education m'interpelle, étant moi-même professeur formateur à la retraite. Je lis tous vos articles concernant nos enfants scolarisés et l'enseignement en général. Je viens de lire votre article intitulé « Délits » où vous rapportiez le cas d'enfants violentés. Vous dites que la justice est là pour sanctionner dans le cas où les parents portent plainte. Notre fille a subi une agression au sein de son école et ce par un enseignant qui n'est pas le sien. Nous avons porté plainte (un certificat de 15 jours a été délivré par le médecin légiste). Cela s'est déroulé à la sortie de l'école. Les élèves étaient dans le hall et ont assisté à la scène. De façon spontanée, elles voulaient rédiger une lettre dénonçant « la hogra » comme elles avaient dit. Le lendemain, la directrice de l'école leur a conseillé de ne pas se mêler de cette affaire. Le président de l'association des parents (sa fille étant à l'origine de la protestation) a été destinataire du même conseil. Le jour du procès, le tribunal a innocenté l'enseignant parce que le témoin n'a pas dit la vérité. Une simple reconstitution de la scène aurait permis de comprendre que l'enseignant et le gardien mentaient. Comment éradiquer la violence lorsque l'administration elle-même est complice ? Nous avons fait appel, continuant à croire en la justice de notre pays. Mais tant qu'il y aura laxisme et égoïsme, on ne pourra pas construire un pays où les gens deviendraient de véritables citoyens, amoureux du pays et qui feront passer l'intérêt de la communauté avant le leur. Bon courage à vous et à tous ceux qui contribuent à l'évolution des mentalités ; parce qu'en fait, c'est un problème de mentalité. Réponse : Selon votre témoignage, l'administration de l'école n'a pas jugé bon de procéder à une première enquête. Elle aurait dû le faire et c'est dans ses obligations. Quant au président de l'APE (Association des parents d'élèves), il n'a pas joué son rôle. Essayez de joindre les témoignages recueillis à votre appel. Il faut que justice se fasse. C'est malheureux d'en arriver à ce point. Mme B. N., enseignante à l'Université ( Alger) Merci de nous permettre, encore une fois, de parler des programmes scolaires. Ma fille de 12 ans est en 2e année moyenne et j'ai constaté encore une chose inadmissible. Les programmes d'histoire, d'éducation civique, d'éducation islamique, et d'arabe, obéissent à la même logique. Tous sont basés à 70% (à mon avis) sur la religion. Un exemple : en histoire, il y a « hidjrate errassoul ». On retrouve le même cours avec plus de détails en éducation islamique. Dans le manuel d'apprentissage de la langue arabe, beaucoup de textes traitent de la religion. Ces mêmes thèmes se retrouvent en cours d'éducation civique. En devoir d'histoire, ma fille n'a pu faire la part des choses. Le sujet proposé était à forte teneur religieuse. Elle a mélangé les éléments épars appris dans les différentes disciplines. Elle ne faisait plus de différence entre elles. Au bout du compte, je me suis vu contrainte d'expliquer à ma fille un texte qui, en réalité, l'incite à l'inquisition. Comment des choses aussi graves ont-elle échappé à la vigilance de nos « confectionneurs » de programmes ? Bien que je sois pratiquante, je suis contre ce genre de pratique pédagogique. A chaque fois que je travaille avec ma fille sur ces manuels, j'éprouve un sentiment de révolte. A son tour, elle se sent désorientée car elle flaire mon indignation. Je me fais tous les jours violence quand je lui explique quelque chose. Merci de me permettre d'exprimer une partie de ma colère. Je me sens tellement impuissante de ne pouvoir rien faire. Que peut faire une association de parents d'élèves déjà mal vue par la directrice de l'école devant un programme officiel ficelé, mais sans aucune logique que celle de l'obscurantisme et du bourrage de crâne. Bonne continuation ? Réponse : No comment !