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Histoires vraies
Mademoiselle Phileas Fogg (1re partie)
Publié dans Info Soir le 31 - 12 - 2008

Elizabeth Cochrane repose avec rage l'exemplaire du Dispatch, le plus grand quotidien de Pittsburgh, qu'elle était en train de lire.
— Ce n'est pas possible d'écrire des choses pareilles !
Sa mère, une femme d'une cinquantaine d'années, à l'austère robe noire et aux allures effacées, lui répond, sans quitter des yeux sa couture :
— Eh bien, tu n'as qu'à ne pas les lire. Quelle idée, pour une jeune fille, d'être abonnée à un journal !
Il faut préciser que nous sommes en 1887 et qu'à cette époque, aux Etats-Unis comme en Europe, la condition féminine est au plus bas. En fait, il existe deux sortes de femmes : celles du peuple qui sont envoyées allègrement à la manufacture où elles s'épuisent à la tâche douze heures par jour et les bourgeoises, qui n'ont pas le droit, moralement s'entend, de travailler ; seuls les métiers d'institutrice et d'infirmière sont tolérés. Le destin d'une jeune fille de bonne famille est de se marier et de fonder un foyer.
Mais cela, Elizabeth Cochrane ne veut pas en entendre parler. Elle est jolie pourtant, avec sa haute taille, ses cheveux bruns et ses yeux bleus, et ce ne sont pas les prétendants qui lui ont manqué, mais elle les a tous repoussés et elle est toujours célibataire. Elle a préféré rester auprès de sa mère. Elle est la dernière de sept enfants, tous des garçons, qui sont à présent mariés. Son père, magistrat à la cour d'assises, est mort il y a dix ans. Mme Cochrane vit de sa pension de veuve et Elizabeth l'aide en donnant des leçons d'anglais. Ce n'est pas la misère, mais c'est la gêne. Elles habitent un tout petit appartement, dans un quartier pauvre de Pittsburgh.
Mme Cochrane soupire :
— Ma pauvre Elizabeth, quand seras-tu comme les autres ? Quand songeras-tu enfin à te marier ?
— Je ne suis pas comme les autres, maman, et, quand je lis des choses pareilles, j'ai honte d'être une femme !
La chose en question est un article du Dispatch intitulé : «A quoi servent les filles ?» et qui fait preuve de l'antiféminisme le plus primaire. Elizabeth le lit à sa mère, qui n'a pas de réaction particulière, et elle conclut :
— Cela ne se passera pas comme cela ! Je vais écrire au journal. Ils vont m'entendre !
Et, tandis que sa mère soupire de plus belle, Elizabeth prend sa plume et se met à la tâche. Ce qu'elle écrit n'est pas une lettre, c'est un véritable contre-article, un petit pamphlet, violent, et plein d'esprit. Et elle envoie le tout au rédacteur en chef.
La réponse ne tarde pas. Trois jours seulement plus tard, elle reçoit un courrier signé de George Madden, rédacteur en chef du Dispatch :
Monsieur,
J'ai beaucoup apprécié le style de votre article. L'idée de signer d'un pseudonyme féminin était amusante. Je serais ravi de vous rencontrer au journal. Vous n'aurez qu'à vous annoncer sous le nom d'Elizabeth Cochrane...
A la lecture de cette lettre, Elizabeth ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Le rédacteur en chef la prend pour un homme. Les préjugés sont tels que, pas un instant, il n'a pu supposer qu'une femme écrive un article. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un arriéré, bien au contraire. Le Dispatch est un journal libéral et intellectuel dont elle apprécie beaucoup de contenu. Elle n'ose imaginer ce que doit être la mentalité des classes conservatrices de la société. Il y a de quoi frémir !
Mais Elizabeth Cochrane ne frémit pas. Le courage est sa qualité dominante. Elle n'a même absolument peur de rien. Elle décide de se rendre le jour même au journal. Et elle ne veut pas avoir l'air d'un garçon manqué. Elle s'habille de sa seule jolie robe, celle que sa mère lui a offerte dans l'espoir qu'elle attire les prétendants. Elle lui demande aussi de lui prêter sa broche en or, car elle-même n'a aucun bijou, et c'est dans cette toilette qu'elle se rend au Dispatch. (à suivre...)


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