Mercredi dernier, 13 octobre, le drapeau algérien flottait sur Dunkerque, tout au nord de la France. Le président de l'APC de Annaba, Nourredine Kouadria, et son homologue français, l'ancien ministre d'Etat Michel Delebarre, député-maire et président de la communauté urbaine de Dunkerque, ont signé un protocole d'accord de coopération décentralisé. Michel Delebarre avait souhaité que la signature de ce protocole aille bien au-delà d'un jumelage traditionnel entre deux villes. Le document paraphé mercredi dernier est l'aboutissement d'une démarche longue et commune entre le territoire dunkerquois (200 000 habitants) et la quatrième agglomération algérienne. Reposant sur une démarche globale, il est le premier du genre dans le nord de la France. Signé dans le cadre des deuxièmes assises franco-algériennes, il s'inscrit dans une logique de développement durable. « Je suis impressionné, a dit Michel Delebarre, par le volume des thèmes et des centres d'intérêt communs qu'il aborde. » Le protocole prévoit, en effet, une coopération dans les services territoriaux, l'habitat, la santé, etc. Améliorer les services municipaux Nourredine Kouadria y voit une excellente opportunité pour améliorer la gestion des services municipaux et s'est montré très intéressé par l'expérience française. « Celle-ci n'est pas forcément transposable, explique Claude Nicolet, élu dunkerquois en charge du dossier relatif à la coopération. Mais, s'il faut demeurer modeste, l'idée du transfert de compétences demeure au cœur de nos travaux. Quand j'ai rencontré le maire de Annaba, au cours de nos démarches de rapprochement, j'ai été très marqué par son souci d'optimiser le service public. Il se demande notamment comment faire en sorte que la population se l'approprie. » Concrètement, lors de sa visite à Dunkerque, où il a assisté à une séance du conseil communautaire, Nourredine Kouadria a expliqué sa volonté de trouver une solution aux problèmes liés à la station de relevage de Annaba et aux inondations qui en résultent. Il souhaite également mettre la gestion des déchets aux normes. Autre préoccupation : le traitement des vieux tissus. Formation à l'environnement Pour entamer la coopération, des cadres de Annaba et de Bouira (qui vient elle-même de signer un accord avec la ville française de Roubaix, également dans le Nord) iront en France du 5 au 19 décembre pour suivre une formation à l'environnement et à la gestion des déchets. La coopération et l'échange d'expériences demanderont beaucoup d'efforts. Mais l'accord ne fera que renforcer les liens d'amitié et de solidarité entre les deux agglomérations. A Dunkerque, les premiers émigrés algériens sont arrivés dès les années 1920. Aujourd'hui, Dunkerque et Annaba recèlent d'importants points communs. De taille voisine, elles sont toutes deux caractérisées par l'existence d'un grand pôle sidérurgique au bord de la mer (industrie sur l'eau). Leur construction, au début des années 1960, a d'ailleurs été décidée pratiquement en même temps.