Les opérations de cession d'entités publiques relevant du groupe ERIAD-Tiaret semblent toujours empreintes de frilosité, si elles ne se caractérisent par une approche pour le moins controversée, au vue des lenteurs et le floue dans l'exécution de contrats, à l'exemple de ce qui se passe aux moulins de Tiaret, où même le conseil d'Etat a été mêlé. Les travailleurs de la semoulerie de Frenda, des salariés concernés par la reprise de l'unité, parlent eux, dans un dossier transmis à la présidence de la République le 112/07/2006, « d'obstacles » et font état de « tentative de bradage de l'unité et de magouilles entourant la cession, pourtant définie par une loi claire ». Préoccupations apparemment bien notées, comme en témoigne la lettre-réponse du 14/08/2006. Pour les besoins de la cause, les travailleurs avaient pourtant déposé un dossier en conformité avec le décret exécutif 01-353 du 10//2001, définissant les conditions et modalités de reprise d'une E.P.E par ses salariés. Une demande appuyée par un télex (n° 164 du 15/10/2005) de la chefferie du gouvernement confirmant l'éligibilité de la semoulerie Frenda, filiale ERIAD de Tiaret, relevant de la SGP-SEGRO et, « après que nous fumes conviés à communiquer nos avis et suggestions dans le cadre du projet de contrat de cession de l'unité et confirmation de notre option, signifiée le 5/04/2006, coup de théâtre. On apprendra ainsi que trois candidats privés sont en course et qu'ils ont soumis des propositions et que même un protocole d'accord était en gestation ». Proposition pour le moins illogique car « elle intervenait un an après le dépôt du dossier au près du CPE ». Les travailleurs n'en revenaient pas et sont restés comme médusés par la tournure des évènements. Une tournure qu'ils avaient longtemps craint. Ils avaient alertés les pouvoirs publics mais la direction du vent semble tourner en défaveur des travailleurs qui, outrés, viennent de réitérer leurs vœux de voir les lois de la République bien appliquées tout en « refusant d'être les dindons de la farce ».