L'arrestation, le 27 février dernier, par Scotland Yard, de Abdelmoumen Rafik Khalifa apporte la preuve cinglante que le golden boy déchu n'a pas été victime d'un règlement de comptes ou d'une machination qui aurait été fomentée par l'Etat algérien, comme celui-ci l'a soutenu il y a quelques semaines sur la chaîne satellitaire Al Jazeera. Si la police et la justice britanniques ont décidé de s'intéresser à l'ancien patron du groupe Khalifa, c'est qu'elles ont trouvé de bonnes raisons pour le faire. Car pour ceux qui ne le sauraient pas encore, la justice britannique – qui est connue pour être l'une des justices les plus équitables au monde – n'a pas pour habitude de s'en prendre, à tort, aux personnalités auxquelles elle accorde généreusement l'asile politique. Il est vrai que pour le moment, seuls des « soupçons de blanchiment d'argent » pèsent sur Abdelmoumen Khalifa, mais le fait que celui-ci ait été remis en liberté sous caution et qu'il ait été invité par la police britannique à « pointer » le 20 mars dans un commissariat de Londres peut vouloir dire, en effet, que les ennuis de l'homme d'affaires flambeur ne font que commencer. Ou que c'est carrément le début de la fin pour lui. Aussi, il est à prévoir que l'actualité liée à la vie de Abdelmoumen Rafik Khalifa soit plus abondante dans les semaines à avenir, maintenant que Scotland Yard a décidé de passer ses activités au peigne fin. Les choses devraient s'accélérer davantage si les tabloïdes britanniques, connus pour être des férus d'histoires à sensation, se mettent de la partie. Les Algériens qui, actuellement, suivent avec beaucoup d'assiduité les épisodes du procès Khalifa qui se tient au tribunal criminel de Blida seront, sans aucun doute, davantage édifiés sur le profil véritable de l'ancien patron de Khalifa. Les déballages ne manqueront certainement pas. Il est à espérer, quand ce jour arrivera, que ceux qui persistent encore à considérer Abdelmoumen Rafik Khalifa comme une victime du système reconnaîtront, enfin, qu'ils se sont trompés et qu'ils daigneront, à défaut d'avoir confiance en leurs hommes de loi, croire au moins la justice britannique si celle-ci apporte les preuves de la culpabilité de celui qui a pillé sans remords ni aucun état d'âme les économies de milliers de petites gens. Que ceux aussi qui continuent à jouer les rabat-joie et à douter du sérieux des institutions de l'Etat dans le traitement de ce dossier fassent quand même l'effort de comprendre que si les chefs de Scotland Yard ont pris la décision d'enquêter sur Khalifa, c'est que eux prennent au sérieux la justice algérienne. Et cela depuis un bon bout de temps déjà.