La remarque de ce citoyen sur l'emplacement de la plaque portant le nom d'un chahid à l'angle d'une rue de Bouira part d'un bon sentiment patriotique. La plaque en question est fixée sur la façade des toilettes publiques, juste à côté de l'entrée. Pour ne pas mettre sa parole en doute, le citoyen, qui nous en parle, ouvre son portable et fait apparaître sur l'écran la photo prise de la rue. On distingue les toilettes et la plaque où, en caractères arabes sur fond bleu, on peut lire « Rue Aït Ahmed Ali ». La rue Aït Ahmed Ali est cette artère tout en pente qui prend naissance à la rue Abane Ramdane, fait un crochet par le cité Aïgoune Hadjila pour rejoindre la rue Benabdallah, près du pont Sayeh. Nous nous y rendons et constatons de visu l'anomalie : la plaque portant le nom du chahid est bien là, sur le mur de façade des WC. La rue commence plus haut et il y a là un mur de soutènement, même s'il n'est pas bien haut, il aurait parfaitement fait l'affaire. La légèreté dont certains font preuve envers la mémoire de nos martyrs est d'autant plus condamnable que ces personnes tiennent une haute place dans la société. Comment croire en l'avenir si on insulte le passé ? Cette plaque avec un nom de chahid accrochée à un mur de toilettes publiques interpelle vivement notre conscience au même titre que cette tombe qui renferme les cendres d'un chahid dans le jardin public à Aïn El Hadjar et où des jeunes viennent chaque jour s'asseoir dessus pour discuter sous l'œil indifférent des élus locaux et de la garde communale. Messieurs les responsables, ayons plus de respects envers nos martyrs.